II – Le caractère de la génération


(Groupe de pionniers à Gan Chmouël en 1913)


Traduction simple :

(12) Taisez-vous, mes pensées ! Ne fléchissez pas, ne soyez pas confondues, le soleil de justice est là qui resplendit, il apportera même la guérison sous ses ailes. Il effacera les larmes de chaque visage, et il remplira chaque cœur d’humeur joyeuse, pour remplacer l’humeur sombre. Notre génération est une génération extraordinaire, une génération qui est toute étonnante. Il serait très difficile de lui trouver une semblable dans toutes nos chroniques. Elle est formée d’oppositions et de contrastes : l’obscurité et la lumière y servent pêle-mêle, elle est vile et déchue, mais aussi grandiose et éminente, elle est toute coupable, mais aussi toute innocente. 

(3) Pour pouvoir lui venir en aide, nous devons bien comprendre son caractère .

Nous voyons en tout temps et dans toutes les générations que, dans une génération en rupture, les failles s’étendent à tous les secteurs de la sphère morale. Une génération oublieuse de son Dieu est aussi une génération insoumise et révoltée, gloutonne et ivrogne. Dès l’époque où Israël commença de délaisser le ‘Rocher de sa Protection’, il y avait [dans le peuple] d’un côté “des sacrificateurs d’hommes [qui] embrassent des veaux”, qui “s’accouplent avec des idoles”, qui “oublient le Dieu de leur salut”, et de l’autre “la débauche, le vin et le moût qui captivent le cœur”, “vient un voleur, et toute une bande se répand au dehors” ; [il y a] ici “des femmes [qui] font pleurer le Tammouz”, et là, “tout frère s’avère trompeur, et tout prochain se répand en calomnies”. 

Cette règle s’est maintenue tout au long de notre histoire, même en exil. [Mais] notre génération est étrange : elle est rebelle, elle est sauvage, mais elle est aussi éminente et sublime. [Même] si nous faisons sortir du compte les individus grossiers qui se sont servi de l’esprit de licence comme d’un masque pour commettre des vols, des violences et toutes sortes d’indélicatesses, nous trouvons que même au-delà [de cette minorité], “l’effronterie atteint des sommets, le fils n’a pas de honte devant son père, et l’outrance des jeunes fait pâlir les vieux”. Et malgré cela, les sentiments de bonté, de droiture, de justice et de compassion vont en se renforçant, et la force scientifique et idéaliste dépasse les sommets. 

(4) Une très grande partie de la jeune génération ne ressent aucun respect pour tout ce à quoi on l’a habituée, non parce que son esprit s’est assombri, non parce qu’elle est tombée sous le seuil où se tiennent la loi et de la justice selon l’avis habituel de tout le monde, mais au contraire parce qu’elle s’est élevée (5) au point où, sous le regard qu’elle a été habituée à porter jusqu’à maintenant sur la loi et la justice, sur la tradition et la foi en général, sur tout ce qui est pur et saint, sur toute grande vérité éternelle et divine dans les concepts – à cause du peu de travail consacré à l’étude des bases du sentiment et de la connaissance dans le champ de la Thora – “l’or a été terni, le métal précieux a été altéré”… au point où il lui semble que tout est très inférieur à sa valeur. 

(67) Elle a grandi et s’est élevée d’un seul coup. (8) Les malheurs l’ont polie, l’ont lavée, lui ont donné un cœur en cadeau et une intelligence réfléchie, novatrice et de haute volée, et elle ne pourra plus supporter la bassesse. Son esprit lui a donné des ailes, elle s’élance vers les nues, et là on ne lui a pas encore donné ce qu’elle désire. Elle s’est élevée au-dessus de la Jérusalem d’en-bas, la ruinée, la désolée, descendue jusqu’en-bas du Shéol, et elle ne peut pas entrer dans la Jérusalem d’en-haut, car “Le Saint-Béni-Soit-Il n’entre pas dans la Jérusalem d’en-haut tant qu’il n’est pas entré dans la Jérusalem d’en-bas” ; “Sanctuaire du Roi, ville royale, lève-toi, sors de tes ruines, trop longtemps tu es restée dans la vallée des pleurs. Réveille-toi, réveille-toi, car ta lumière arrive ! Lève-toi, ma lumière, éveille-toi, éveille-toi ! Entonne un chant, la gloire de l’Éternel se dévoile sur toi !”.

(9) Allons, préparons-lui la voie, montrons-lui le chemin de la ville, pour qu’elle puisse en trouver l’entrée, montrons-lui qu’elle ne trouvera ce qu’elle cherche que dans l’espace d’Israël. “Je le saisirai et je ne le lâcherai pas, jusqu’à ce que je l’aie amené à la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m’a conçue” ; “je te conduirai, je t’amènerai à la maison de ma mère, instruis-moi et je te ferai boire du vin parfumé, du nectar de ma grenade”. (10) Ne la dépouillons pas de toute la lumière et de tout le bien, ni de tout l’éclat et la force qu’elle a acquis, mais au contraire amplifions-les, faisons briller sur eux une lumière de vie, une lumière de vérité, qui afflue de la source de l’âme d’Israël. Nos fils la regarderont, et ils accourront.


Traduction avec commentaire :

1. Une génération de contraires

2. L’idéalisme.

3. Le caractère de la Génération.

4. Le réveil général de la pensée.

5. Le remède : étudier la émouna

6. La réalisation des désirs

7. La nécessité des étapes

8. Le polissage par les épreuves.

9. Traduire la ‘émouna’ dans la langue de la Génération.

10. Inscris ta volonté dans la Sienne