(אסתר פרץ-ארד, נוף)
Traduction simple :
L’imagination en Terre d’Israël est limpide et claire, nette et pure, capable de dévoiler la Vérité divine, d’habiller le désir noble et sublime de l’idéal de suprématie de la Sainteté, prête à expliquer la Prophétie et ses Lumières, et à parer l’Esprit de Sainteté de tout son éclat.
L’imagination dans la terre des peuples est trouble, mêlée de ténèbres dans les ombres de l’impureté et de la pollution. Elle ne peut s’élever vers les hauteurs de la Sainteté, et elle ne peut servir de support au flux de la lumière divine, qui dépasse toute la bassesse des Mondes et leur étroitesse.
Du fait que l’intellect et l’imagination sont imbriqués l’un dans l’autre, et qu’ils interagissent mutuellement, l’intellect ne peut, en–dehors de la Terre d’Israël, briller de la Lumière de la Terre d’Israël – “L’air de la Terre d’Israël rend intelligent” [Baba Batra 158b].
Commentaire du Rav Aviner :
Les quatre ressources principales de l’homme sont l’intellect, la sensibilité, la volonté et l’imagination. Alors que trois d’entre elles – la sensibilité, la volonté et l’imagination – existent aussi chez les animaux, l’intellect n’existe que chez l’homme. C’est sa faculté principale, appelée aussi “image de Dieu”*, qui marque de son sceau toutes les capacités humaines*. L’imagination, quant à elle, est celle des quatre qui a le niveau le plus bas*.
L’imagination en Terre d’Israël est limpide et claire, nette et pure, parce que l’air de la Terre d’Israël est “limpide et clair, propre et pur” ; elle n’est ni brouillée ni dégradée, et par conséquent elle est capable de dévoiler la Vérité divine par l’Esprit de Sainteté et la Prophétie, qui exige de l’homme une capacité imaginative “au comble de la perfection” [Rambam, Guide des Égarés 2, 36]. Plus que cela : elle est capable d’habiller – d’expliquer – le désir noble et sublime de l’idéal de suprématie de la Sainteté. Il y a des idéaux élevés et sublimes que l’intellect humain ne peut concevoir parce qu’ils sont trop abstraits, c’est pourquoi il faut les revêtir d’“habits”, c’est-à-dire de métaphores et d’interprétations, et ceci est le rôle de “l’imagination en Terre d’Israël”∗. Puisqu’elle est “limpide et claire, nette et pure”, elle sert à habiller tous ces idéaux transcendants et ces volontés sublimes.
De même, cette imagination est prête à expliquer la Prophétie et ses Lumières. En effet, quand la parole de Dieu arrivait au prophète, son intellect n’était pas capable de saisir à lui seul un contenu aussi élevé et sublime. C’est pourquoi le prophète “entend les paroles divines, voit la vision du Tout-Puissant et tombe les yeux ouverts”∗ [Nombres 24, 4] ; il doit s’aider de la force de son imagination : “Je parlerais aux prophètes ? Moi, Je multiplierais les visions, et par les prophètes J’imaginerais des métaphores ?”∗ [Osée 12, 11] ; et son imagination est également prête à parer l’Esprit de Sainteté de tout son éclat∗ – à mettre en valeur les différents aspects et nuances de l’Esprit de Sainteté∗.
Comme la réalité de la vie matérielle et spirituelle hors de la Terre d’Israël est impure, parce que la terre y est impure et que l’air y est impur∗, l’imagination dans la terre des peuples est trouble et confuse, mêlée de ténèbres dans les ombres de l’impureté et de la pollution. Pour cette raison, elle ne peut s’élever vers les hauteurs de la Sainteté, elle ne peut servir de support au flux de la lumière divine qui dépasse toute la bassesse des mondes et leur étroitesse. Dans ce monde–ci, de nombreuses limitations rendent la vision des choses petite et étriquée, myope, superficielle et embrouillée, et l’imagination hors de la Terre d’Israël n’est pas capable de s’élever au–dessus de tout cela pour tendre vers un absolu éternel de Vérité.
Du fait que l’intellect et l’imagination sont imbriqués l’un dans l’autre, et qu’ils interagissent mutuellement, l’intellect est certes capable de clarifier l’imagination, mais il peut aussi être influencé par elle, et il peut être induit en erreur . C’est pourquoi, comme en fin de compte l’homme est UN, il va de soi que lorsque l’imagination est détériorée, l’intellect l’est aussi∗. Et puisque l’imagination hors de la Terre d’Israël n’est pas “propre”, l’intellect ne peut, en–dehors de la Terre d’Israël, briller de la lumière de la Terre d’Israël, car c’est seulement en Terre d’Israël, dont l’atmosphère est propre, que nous devenons un peuple normal, avec des problèmes normaux, et que notre imagination et notre intellect eux aussi deviennent normaux : “L’air de la Terre d’Israël rend intelligent”∗ [Baba Batra 158b].