Introduction au livre ‘Orot’


(Lever du jour à Hatsor Haguélilit, Haute Galilée)


“Approche le jour qui n’est ni jour ni nuit”    [Hagada de Pessah] 

“Car l’aube se lève”     [Genèse 32, 26]


Le livre Orot [= ‘Lumières’, et la lumière constitue en effet la valeur profonde de ce livre,] éclaire la compréhension de notre temps, qui est celui du passage de l’obscurité à la lumière.

Notre enseignant et maître, le Rav Tsvi Yéhouda Hacohen Kook zatsal, écrit dans son introduction à Orot :

“Le flux de Saint des saints du livre Orot, qui jaillit des fioles pures du Grand-Prêtre∗∗, mon père, maître et Rav (que le souvenir du juste amène la bénédiction) dès son arrivée à Jérusalem en l’année 5681, alors qu’il était mandaté par Dieu pour y faire revenir sa présence et y restaurer sa royauté… ”

Le Rav Kook était un inspiré divin, ses écrits perçaient, débordaient et jaillissaient du plus profond de son être, comme une source d’eau vive. Ce n’est que plus tard qu’ils furent mis en ordre par notre maître le rav Tsvi Yéhouda, et par le rav David Cohen ‒ le Nazir.

À la différence du livre Orot Hakodech, qui traite de la révélation du Divin, Orot a pour sujet le Saint des saints. Alors que le saint s’oppose au profanele Saint des saints intègre à la fois le saint et le profane∗∗.

Pendant tout le temps où nous étions en exil, nous avons été coupés du domaine profane∗∗, qui était vil et corrompu [cf. Orot Hatéhiya 27-28]. Mais maintenant que nous revenons sur notre terre, la réalité profane nous force à renouer avec elle. Nous sommes confrontés à la nécessité d’édifier un état, d’organiser une économie, de mettre sur pied une armée, de nous occuper de politique, de créer des tribunaux et toutes sortes d’institutions qui relèvent toutes du domaine profane, sans avoir nullement la possibilité de nous y soustraire. Le livre Orot est lui-même Saint des saints, parce qu’il parle de la renaissance de la nation d’Israël sur sa terre, qui a lieu dans le domaine profane. C’est une sorte de Messilat Yécharim destiné à la nation d’Israël dans sa collectivité .

Les deux premières parties du livre Orotla Terre d’Israël et la Guerre – constituent une introduction au sujet principal du livre, à savoir la nature particulière du peuple d’Israël, qui se lève pour revenir à la vie.

Avant tout, il faut comprendre ce qu’est la Terre d’Israël. Tous les peuples ont une terre, et la particularité de la Terre d’Israël nous aidera à comprendre celle de son peuple. À partir de là, il faut comprendre les guerres d’Israël, car dans la réalité les deux choses sont liées. Nous voyons que le Rambam lui-même a intitulé la dernière partie de son livre Hayad Hahazaka : ‘Lois sur les rois et leurs guerres’.

Comme dit le prophète :

“Notre Roi nous jugera, Il sortira devant nous et Il combattra dans nos guerres”    [Samuel (I) 8, 20]