L’alliance divine n’est pas comme une alliance humaine. Ce n’est pas un accord conditionnel conclu entre deux parties dans leur intérêt mutuel. L’alliance divine ne s’annule jamais, elle ne change jamais avec les situations. C’est une loi naturelle qui fait partie de la réalité. C’est une création divine dont la force n’est pas moindre, et surpasse même la stabilité des lois de la nature.
L’alliance scellée suite à la crise de la génération du Déluge est la promesse divine de la pérennité de l’homme en tant qu’homme. Elle n’inclut pas seulement la garantie de sa pérennité physique, mais aussi celle de son statut spirituel, la promesse du maintien de l’image divine qui est en lui.
Il y a des gens qui désespèrent de l’homme. Ils voient son attrait pour le matérialisme grossier, ils voient ses fautes et sa méchanceté, et ils conçoivent la crainte du déclin du genre humain, du retour de l’homme à l’état sauvage. Cependant ils font erreur, car l’alliance divine constitue une promesse qui est un décret, elle stipule que l’homme, malgré toutes ses défaillances, restera un homme, et qu’il reviendra à ce qu’il peut et à ce qu’il doit être. Nous ne nous cachons pas qu’il y a des complications dans la Création. Nous ne prétendons pas que tout est pour le mieux, ce qui reviendrait à adopter le regard de l’ivrogne :
Car il met les yeux dans son verre et avance sur un terrain plat. [Yoma 74b]
Pour lui, tout est lisse !
(…)
Certes, les faits montrent qu’il y a des problèmes et des défaillances dans le monde, mais nous disons que toutes ces défaillances ne font que révéler la nature humaine telle qu’elle est, et qu’en fin de compte elles entraîneront son élévation :
Tombe le Déluge qui efface l’univers entier – la racine humaine qui subsiste se renforce dans sa droiture. Le monde s’installe sur sa base, et l’Alliance est scellée sur sa pérennité. [Orot Hakodech III, p.66]
(Paragraphe suivant : 4. La moralité et la construction du monde)