3.2. Impossible de servir Dieu de tout son être en situation d’épreuve

Un homme d’Israël doit mettre toutes ses capacités, son naturel et ses inclinations au service de la kedoucha [‘sainteté’]. Par exemple, quand il voudra évoquer dans sa prière son amour pour le Saint-Béni-Soit-Il, il se rappellera comme il aime ses fils et comme il aime ses biens, et quand il se souviendra que tout cela lui vient du Maître du monde, il arrivera aussitôt à l’amour de Dieu. L’amour simple pour ses fils et pour ses biens s’élèvera jusqu’à l’amour de Dieu.

Il est écrit dans les livres saints, à propos du verset :

Et notre bétail aussi viendra avec nous… car nous en prendrons pour servir l’Éternel notre Dieu.  [Exode 10, 26]

…que nous prendrons même de nos bêtes et de nos objets matériels pour le service de Dieu. Ceci fait partie de la transformation de l’obscurité en lumière, et de l’amertume en douceur. Or on ne peut pas servir Dieu de cette manière quand on est dans le malheur, lorsqu’on se sent mal on ne peut pas élever sa joie et son amour au niveau du service divin. C’est pourquoi nous prions pour que l’Éternel nous gratifie d’“heureux bienfaits” [Bénédictions du matin]. Tout ce que fait le Saint-Béni-Soit-Il est un bienfait, même les malheurs en font partie, mais nous prions pour qu’Il nous envoie d’‘heureux bienfaits’, afin qu’ils soient heureux pour nous aussi, selon notre sensibilité, et pas seulement selon la vérité absolue.

Quand nous accomplissons les mitsvot au milieu des malheurs, nous ne pouvons pas adhérer vraiment aux mitsvot si nous sommes déprimés. Est-il possible d’approfondir l’étude de la Thora quand “toute tête est malade” [Isaïe 1, 5] ? Est-il possible de s’enflammer pour les vertus du cœur quand “tout cœur est endolori” [ibid.] ? C’est pourquoi il est dit :

Dieu est ma force et mon hymne, Il est pour moi le salut, c’est mon Dieu et je Lui rendrai hommage.  [Exode 15, 2]

C’est seulement si Dieu “est pour moi le salut”, par rapport à mes besoins, que je pourrai arriver à “c’est mon Dieu”, mon Dieu à qui j’adhère vraiment. Le salut de Dieu ne doit pas couvrir seulement le domaine spirituel, mais aussi le domaine matériel, pour nous rapprocher authentiquement du service divin.

[Nasso 5700/ 1940, pp.49-50]


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