Moché voyait dans une vision limpide, alors que la vision des autres prophètes n’était pas aussi limpide [Yébamot 49b]. Bien sûr, la vision des autres prophètes était assez claire pour ne pas laisser place au doute. Il est évident par exemple que si Abraham avait eu le moindre doute sur la révélation de l’Éternel qui lui était adressée, il n’aurait jamais accédé à l’ordre d’offrir son fils en sacrifice [Rambam, Guide des Égarés III, 24]. Mais cependant la vision de Moché était plus nette sans aucune commune mesure.
Par exemple, le prophète Isaïe dit : “J’ai vu l’Éternel” [Isaïe 6, 1], c’est-à-dire qu’il pense L’avoir vu alors qu’il ne L’a pas vu. Et Moché notre maître dit : “Car l’homme ne peut pas Me voir et vivre” [Exode 33, 20] ; comme il voit dans une vision limpide, il sait qu’il ne L’a pas vu [Yébamot 49b, Rachi].
La Thora de Moché, qui est la vision de Moché, est claire, exhaustive, détaillée et précise, elle convient à toutes les générations et elle est adaptée à toutes les situations. La Thora est l’âme du monde, et elle a précédé le monde [Midrach Berechit Raba 1]. Elle est le plan directeur du monde, son but et sa signification. Le plan directeur du monde : puisque le monde a l’obligation d’arriver à sa destination finale, la Thora est sa loi intérieure. La vision de Moché notre maître s’étend sur tout : les principes généraux comme les détails, les temps, les lieux et les situations.