Le sujet de la paracha est la division de l’humanité en peuples et en langues différentes. C’est cette évolution essentielle, qui eut lieu au début des jours de l’homme, dont il est question ici. Un peuple constitue une nouvelle catégorie de créature. Comme l’a dit un penseur : “Il y a l’inerte, le végétal, l’animal, l’humain et le social”.
À première vue, cette évolution semble avoir eu lieu a posteriori, en conséquence de la faute de la génération de la Tour de Babel, et non pas a priori. Cependant, ce qui est a posteriori de notre point de vue est a priori pour Dieu [Lenetivot Israël I, p.135].
Nous voyons souvent que certaines choses s’éclaircissent à la suite d’une crise :
On ne peut maîtriser vraiment une question de Thora que si on a d’abord échoué à la comprendre. [Guittin 43a]
Il y a des événements et des phénomènes qui ne peuvent être découverts ou compris qu’en passant par une crise. C’est ce qui a lieu dans notre paracha : à la suite de la faute de la génération de la Tour de Babel apparaît la division de l’humanité en peuples ; à la suite de la faute de l’ivresse de Noé apparaît la division des nations en catégories spirituelles ; et à la suite de la faute de la génération du Déluge apparaît l’Alliance de Dieu avec l’homme pour toute la suite des générations.