En hébreu, le mot ‘techouva’ signifie ‘retour’. Vers quoi revenons-nous ? Le mot ‘retour’ veut dire qu’on revient à une situation antérieure. Mais prenons un exemple : celui qui est né non-religieux, et qui ‘fait techouva’, vers quelle situation antérieure revient-il ? Non, c’est évidemment autre chose : nous revenons vers l’homme dans sa forme originelle et véridique, tel qu’il était défini dans le programme du Maître du monde, lorsqu’il créa l’homme à son image :
Dieu fit l’homme droit, et ils cherchèrent toutes sortes de complications. [Ecclésiaste 7, 29]
Le monde de même a été créé bon, et il est entré dans les complications. Il y a eu une descente de la situation idéale voulue par le Saint-Béni-Soit-Il, vers la réalité telle qu’elle est. Et nous revenons vers l’ordre divin de l’origine.
Dieu dit : “Que la lumière soit” – et la lumière fut. [Genèse 1, 3]
[Notons qu’il y a deux fois le mot ‘lumière’ dans le verset.] Le Saint-Béni-Soit-Il voulut qu’il y ait dans le monde une lumière de bien, de sagesse et la droiture, mais dans la réalité il y eut une autre lumière, non conforme au programme initial du Maître du monde. Si nous avions la lumière originelle, conforme à la pensée créatrice, le monde actuel ne serait pas digne d’elle. C’est pourquoi elle a été remisée pour les justes dans le monde à venir [Haguiga 12a]. La lumière qui se trouve effectivement dans la réalité évolue au long des années et des générations, jusqu’à ce qu’elle apparaisse dans toute sa grandeur à la fin des temps.
De même :
Dieu dit : “Que la Terre produise une végétation… un arbre-fruit faisant fruit selon son espèce… et la Terre fit sortir… un arbre faisant fruit. [Genèse 11-12]”
Dans la pensée divine, le goût de l’arbre lui-même devait être identique à celui du fruit, mais dans la réalité la Terre ne fit pas comme cela. Elle produisit seulement un ‘arbre faisant fruit’, mais qui n’était pas fruit lui-même [Rachi selon le Midrach Berechit Raba 5, 9].
S’il en est ainsi, le monde tel qu’il est n’est pas exactement conforme à la pensée divine. C’est pourquoi la réalité est remplie de crises et de chutes. Et quand nous faisons techouva, nous revenons à la pensée divine du début, au projet originel du Maître du monde.
(Paragraphe suivant : 3. La techouva : la réparation du monde brisé et ‘pécheur’)