Le moi se dissout à la voix du chofar. L’homme est aspiré vers la voix divine. Il n’a plus de réalité, il n’a plus rien, c’est ‘l’annulation de l’existant’. Sa personnalité s’annule vis-à-vis du Maître du monde. Il n’est pas actif, il est passif. Il n’agit pas, il est agi. Bien sûr, c’est une bonne chose et qui nous est chère d’être actif, engagé dans des réalisations importantes. Mais il y a une situation d’un niveau supérieur, qui consiste à ‘être agi’ ; non pas d’être agi vis-à-vis d’autres personnes, ce qui serait de l’esclavage, mais d’être agi vis-à-vis du Maître du monde :
Et l’esprit m’emporta. [Ézéchiel 3, 12]
L’homme entend la voix du chofar encore et encore. Il n’y a pas de mots, pas de phrases, pas de discours et pas de livres, mais une voix unique qui englobe tout, tout ce qu’il y a à entendre et ce dont il y a à se remplir, et l’homme devient de plus en plus ‘agi’, réceptif et soumis devant cette voix.
(Paragraphe suivant : 2.3. Une annulation qui mène à la liberté)