La voix du chofar se subdivise en plusieurs sonneries : ‘TACHRAT’ = Tekia’ – CHevarim – teRoua – Tekia’.
Rabbi Yechaya Harowitz, surnommé le ‘Chlah Hakadoch’, explique :
- TEKIA’ – un son continu – le bien divin remplit tout.
Dieu fit l’homme droit…
- CHEVARIM – un son cassé, plaintif.
…et eux cherchèrent de multiples complications. [Ecclésiaste 7, 29]
L’homme se coupe de l’écoute de la parole divine. Il soupire et il gémit, malade des complications qu’il s’est attiré lui-même.
- TEROUA’ – un son de youyou, comme les cris que l’on pousse lors d’un enterrement.
L’homme se lamente sur lui-même : “Un jour j’ai été droit, ‘la buée d’une bouche exempte de toute faute’ [Chabbat 119b], comblé de ressources et de bénédictions divines ; mais à présent je me suis dégradé, j’ai perdu la santé, j’ai été bridé, je me suis éteint, je suis tombé, j’ai été déchiré – et j’étais comme mort”.
- TEKIA’ – à la fin, il y a de nouveau un son continu.
Et enfin j’ai été ramené dans le droit chemin, à vouloir me rapprocher du Maître du monde [‘Chné Lou’hot Habrit’, Roch Hachana, chap. ‘Thora Or’ p.141].
Tel est le chemin suivi par tout existant. Au début de la Création tout est droit :
Dieu fit l’homme droit. [Ecclésiaste 7, 29]
et à la fin également :
Le tordu sera redressé. [Isaïe 40, 4]
Mais entre les deux, c’est ‘tordu’, tout est déformé et disloqué. La voix du chofar vient redresser l’homme en puisant dans la force sa droiture première, initiale, qui est toute bonne, qui traverse avec lui le chemin des crises jusqu’à la brisure totale, au point d’en mourir, et qui parvient enfin à le redresser.
Éternel, Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant… [Exode 34, 6]
Pourquoi répète-t-on deux fois le Nom de l’Éternel ? Rachi explique : ‘Éternel’ avant la faute, et ‘Éternel’ après la faute. Il y a une lumière divine qui nous emplit avant que nous nous mettions en route ; nous fautons et devenons misérables et vides ; alors de nouveau la lumière divine vient nous remplir. Même après la faute, le Maître du monde est avec nous, il nous attend à la sortie de la prison et nous repartons de nouveau.
(Paragraphe suivant : 2. Le monde de l’écoute / 2.1. Nous tous, nous sommes une oreille attentive)