« Vite, prêtez la main à cette sainte action »


Rabbi Hizkiyahou Médini  (Jérusalem 1834 – Hévron 1905, auteur du ‘Sdé Hémed’)


Appel à mes frères les Bné-Israël, donateurs généreux, agissant toujours pour le bien et la justice : 

C’est une évidence pour tous que le projet d’habiter en Erets-Israël est si grandiose et si digne que sa notoriété n’a nul besoin de renfort ni de justification. Cette idée n’est d’ailleurs pas nouvelle-venue dans le camp des Hébreux, car il y a bien longtemps qu’elle a commencé à germer dans les cœurs – ceux des Géants de la Thora et des Grands de notre peuple, pour devenir l’étendard de cet espoir de revenir chérir son sol, repeupler sa terre, relever ses ruines et planter ses arbres. Même durant les périodes où nos frères les Bné-Israël vivaient en toute quiétude dans les pays de leur dispersion, ils rêvaient tout éveillés, que vienne un temps de grâce pour ce peuple meurtri et affligé, que revienne l’âge d’or pour le genre humain, et que nous aussi soyons élargis, que nous aussi soyons comme tous les hommes de la terre. En dépit de cette tranquillité, les Grands de la Thora et les Princes de la nation, dont les yeux voyaient au loin, craignirent pour l’avenir, et leur regard se tourna vers la Terre de nos pères, convoitée par tous les peuples. Cependant, pour différentes raisons, ils n’eurent pas alors la possibilité de faire déboucher leurs nobles projets sur une action concrète. C’est alors que les tornades méridionales projetèrent un souffle de vie sur les ossements desséchés, l’étincelle que représente l’établissement en Erets-Israël commença à s’enflammer et à se répandre, pour se transformer bientôt en embrasement divin – car l’esprit du Très-Haut anima quelques individus d’exception qui, s’armant de force et d’énergie pour unir les cœurs dans la fraternité, se mirent à travailler de concert à cette sainte entreprise. Ils proclamèrent d’une voix forte : « Frères ! Soyons fermes et décidés pour  le bien de notre peuple et la restauration de notre Terre, et que chacun soit ‘Ahi’ézer’ [1] et ‘Ahissamakh’ [2] »…

C’est pourquoi moi aussi j’accorde foi à cette valeureuse entreprise, et je demande à nos frères de la Maison d’Israël, en quelque lieu qu’ils se trouvent : vite, mettez-vous à l’œuvre, prêtez la main à cette sainte action, et même si ses débuts sont encore restreints, elle s’élèvera prodigieusement à son aboutissement, si Dieu le veut. Et grâce à elle, nous mériterons de vivre la délivrance complète et de nous en réjouir, et de voir le Retour à Sion et à Jérusalem de la main divine, de notre vivant.

[Extrait du livre ‘Chivat Tsion’, p.31]

[1] Littéralement : ‘mon frère est une aide’.
[2] Littéralement : ‘mon frère est un soutien’. Ces deux noms désignent dans la Torah d’importants personnages de la tribu de Dan.