Note MHD 89 – le ‘hassid mochel’

“Le rabbin dit : le hassid est celui qui est maître de lui-même, obéi par ses sens, par ses pulsions psychiques et corporelles, et qui les maîtrise dans son corps comme il est dit : ‘celui qui gouverne ses désirs est meilleur que celui qui prend une ville’. Un tel homme est apte à exercer le pouvoir, car lorsqu’il gouverne une cité il le fait avec justesse, comme il le fait avec son corps et son esprit.

“Il tempère ses envies, empêche leurs débordements après leur avoir donné leur part, comblé leurs manques par la nourriture et la boisson de manière équitable, par la toilette et les soins annexes également de manière équitable. Il tempère les poussées de sa colère après lui avoir donné sa part d’expression dans les discussions scientifiques et philosophiques, et dans les remontrances aux fauteurs. Il donne aussi leur part à ses sens pour ce qui est utile ; il se sert de ses mains, de ses jambes et de sa langue pour tout ce qui est nécessaire, et pour ses désirs justifiés. Ainsi la vue, l’ouïe et le sentiment qu’elles entraînent, puis le penchant naturel, la pensée, la réflexion et la mémoire, puis le désir qui résulte de tout cela, tous ces éléments contribuent aux orientations de l’intellect.

“Et il ne laisse aucune de ses forces, ni aucune composante de lui-même, prendre avantage de ses qualités spécifiques pour éclipser les autres. Lorsqu’il a pourvu à tous les besoins particuliers, qu’il a donné à ses fonctions naturelles leur content de repos et de sommeil, et à ses forces vives leur ration pour rester éveillées et vigoureuses et agir sur le monde, alors il sonne le rassemblement de tout son clan, comme un gouverneur vénéré appelle son armée dévouée à ses ordres, afin de se hisser à un niveau qu’il n’a encore jamais atteint” [Le Kouzari 3, 5].