Note 7.139 – L’âme et le corps

Dans le livre du Zohar Hakadoch, il est écrit que le corps est comme la ‘chaussure’ de l’âme, qui tient seulement sa partie inférieure. On lit dans Nefech Hahaïm 1, 5, en note, que :

“Pour l’essentiel l’homme est rattaché vers le haut, à la racine de son âme, c’est pourquoi le corps est appelé ‘chaussure’ par rapport à l’âme, car ce ne sont que les prolongements de la racine qui entrent dans le corps de l’homme”.

Là-bas, l’auteur décrit la source de ces propos dans le livre Tikounei Zohar ; voir Zohar, début de la parachat ‘Houkat’. Et dans le recueil d’articles rapportés à la fin du livre, article 14, on trouve au début du commentaire de Rabbi Haïm de Volozhin sur le traité Pirké Avot, intitulé ‘Rouah Haïm’ :

“Voici la raison pour laquelle [Dieu appelle Avraham] en redoublant son nom: ‘Avraham ! Avraham !’ [Genèse 22, 11 ; 25, 19] : le premier s’adresse à l’essence de son âme, sa racine suprême, là où se trouve sa partie essentielle, alors qu’une petite partie seulement descend jusqu’au corps. C’est pourquoi le corps est comme une chaussure pour l’âme : de même que la chaussure ne revêt que l’extrémité inférieure du corps, de même le corps ne revêt que l’extrémité inférieure de l’âme. Le corps est appelé ‘chaussure’ par rapport aux ‘pieds’ de l’âme … Et le deuxième ‘Avraham’ s’adresse à la partie inférieure et minoritaire de l’âme, celle qui se ramifie dans le corps [voir sur place la note du Maharitz]”.

Cependant, pour notre Maître le Rav Kook, le corps n’est pas comparable au ‘bout de lacet de chaussure’ de l’âme. Il l’écrit dans Orot Hakodech (I), p.183 :

“Quand l’âme se dévoile dans la fierté de sa force, dans sa splendeur et dans sa gloire, elle remplit tout ce qui existe, tout est marqué par elle… et dans le corps elle n’est pas enfermée, seulement tenue par le bout du lacet de sa chaussure, comme un oiseau qui évolue dans l’immensité du ciel, attachée par un fil de soie ténu et d’une longueur infinie qui n’arrête en rien son envol, sauf si son aile l’élève si haut, si haut, qu’il lui rappelle de ne pas rompre le fin fil de soie qui la rattache au précieux foyer de ses sensations et des sentiments de son corps”.