Note 6.122 – Désir de la terre d’Israël et dégoût de l’exil

Voici le commentaire du Or Hahaïm Hakadoch sur le Lévitique [25, 25] :

“La Délivrance sonnera le réveil des cœurs en disant aux Juifs : ‘Est-ce bon pour vous de rester au dehors, bannis de la table de votre Père ? Quel charme trouvez-vous à la vie dans le monde des nations, comparée à la compagnie sublime que vous formiez quand vous étiez assis à la table de votre Père ? Il est le Dieu du monde, source de bénédiction pour l’éternité. Il traitera avec mépris les désirs imaginaires, et il éveillera [ses fils] au désir de la spiritualité. Toute âme vivante en sera émue et amendera ses actions, et ainsi Il rachètera ce qu’il avait dû vendre [allusion à celui qui doit vendre son terrain parce qu’il s’est appauvri, et qui dispose d’une année pour le racheter (Lévitique 25, 29)]. Et là-dessus [la prolongation de l’exil], tous les princes de la Terre et les Grands d’Israël devront un jour rendre des comptes, car Dieu leur réclamera l’injure de sa maison outragée”.

Le Or Hahaïm s’exprime de manière négative : il faut être dégoûté de l’exil ! Il est impossible d’aimer à la fois la terre d’Israël et l’exil, tout comme il est impossible de partager ses temps de loisirs entre sa femme et une femme étrangère !

À la fin du livre du Kouzari [5, 27], le Rabbin dit que :

“Celui qui éveille dans le cœur des hommes l’amour de ce lieu saint mérite aussi une récompense sans le moindre doute. Il hâte le temps de sa réhabilitation, selon le verset : ‘Tu te lèveras et tu prendras Sion en miséricorde, car il est temps de lui faire grâce. Le moment est venu, car tes serviteurs affectionnent ses pierres, et ils chérissent jusqu’à sa poussière’ [Psaumes 102, 14-15]. Ce qui signifie que Jérusalem ne sera reconstruite que lorsque les Bnei-Israel en éprouveront un désir passionné, au point de chérir ses pierres et sa poussière”.

On trouve de même dans les responsa Yechou’ot Malko de Rabbi Yéhochoua de Koutna [Yore Dea § 66] :

“Et surtout maintenant que nous avons vu ce grand désir [= mouvement], aussi bien chez les gens vils que chez les moyens et chez ceux qui ont le cœur droit, il est quasiment certain que le souffle de la Délivrance est en train de jaillir”.

Le fait que Rabbi Yéhochoua de Koutna emploie le mot ‘grand désir’ pour parler d’un mouvement [car ce qu’il décrit est un mouvement, et de là il voit l’existence d’un grand désir – NdT] veut dire que le mouvement est nécessaire pour susciter le désir de la terre d’Israël… Tant que le peuple d’Israël ne s’est pas détourné des pays de l’exil [le mouvement], et qu’il n’a pas [par conséquent] éprouvé le désir fervent de la terre d’Israël, il ne reviendra pas sur sa terre…

Quand le peuple d’Israël a vraiment désiré l’état d’Israël, l’état a été créé. Quand le peuple d’Israël a vraiment désiré une armée nationale pour le défendre, Tsahal a été créée (pendant la Guerre d’Indépendance, l’armée était entièrement composée de volontaires). Voilà le secret. S’il y avait eu un vrai désir du Gouch Katif, le peuple d’Israël serait resté au Gouch Katif. C’est parce que ce désir n’existait pas que le peuple d’Israël a abandonné le Gouch Katif. La preuve : malgré ce forfait abominable et sans précédent de la destruction du district de Katif, le peuple n’est pas descendu dans la rue et le gouvernement n’a pas été renversé.