(Le Rav Chlomo Aviner répond aux questions du Rav Mordechaï Tsion)
Question : D’une manière générale, où est-il écrit dans la Thora qu’on peut se faire vacciner ? Ya-t-il un verset qui le dit ?
Réponse : Oui : « Vérapo yérapé » [Exode 21, 19], on apprend de là que l’autorisation est donnée au médecin de soigner un malade pour le guérir. Et dans le Choulkhan Aroukh il y a un éclaircissement supplémentaire : c’est une mitsva et une obligation. À plus forte raison a-t-on l’obligation de se soigner soi-même.
Q : Mais il ne s’agit pas ici de guérir une maladie, mais de prévenir une maladie.
R : C’est le même principe. De même que c’est une mitsva de soigner une maladie, c’est une mitsva de l’empêcher. Et dans certains cas cela entre dans le cadre de « sauver une vie repousse le Chabbat ». On voit que le Rambam, dans Hilkhot Déot [chap. 4], écrit que veiller sur la santé fait partie des voies du service divin, c’est-à-dire que cela fait partie de la mitsva de « marcher dans les voies de Dieu », qui est expliquée dans le premier chapitre. Tout le chapitre 4 traite de la médecine préventive.
Q : Mais certains disent que les vaccins sont dangereux ?
R : Certains disent et certains disent. Nous ne sommes pas médecins, et quand il y a un désaccord entre les médecins, le Choulkhan Aroukh tranche dans les lois de Yom Hakippourim que l’on va d’après la majorité, on penche du côté des plus nombreux [Orah Haïm 718].
Q : Mais tous les médecins disent qu’il y a un certain risque dans tous les vaccins ?
R : C’est vrai. Il y a un certain risque dans de très nombreux traitements médicaux. Mais est-ce qu’à cause de cela nous allons rester les bras croisés ?! Le Ramban, dans son livre Thorat Haadam, section consacrée au Danger [des traitements], explique qu’à cause de cela il fallait que la Thora donne une autorisation explicite du traitement médical, parce que nous ne savons pas de manière absolue les résultats du traitement, ni à court terme ni à long terme. Et puisque la Thora l’a permis, s’il arrive un événement malheureux le médecin est exempt de responsabilité pénale. Cependant, souligne le Ramban, c’est à condition que sa pratique soit conforme à la pratique médicale communément acceptée dans sa génération. C’est ce que nous avons dit : il faut aller selon le courant central de la médecine, accepté par la majorité des médecins.
Q : Mais ceci concerne une maladie existante, alors qu’ici ce n’est pas un malade que nous avons devant nous. La question est de savoir s’il est permis de prendre un certain risque pour éviter de contracter une maladie grave ?
R : Oui. C’est ce qui est expliqué dans Tiféret Israël [du Rav Israël Lipschitz] à propos de la michna ‘Yoma’, qu’un homme a l’obligation de sauver son prochain, et pour cela de prendre un certain risque. Et à plus forte raison par rapport à lui-même, il lui est permis de courir un danger mineur pour éviter un grand danger. C’est cela le principe de la vaccination [Tiféret Israël, Yoma 1, 3]. D’ailleurs, l’auteur écrit dans son commentaire du Pirké Avot, chap. 3, à propos de la phrase « Aimé est l’homme qui est créé à l’image de Dieu », que le goy qui a inventé le vaccin contre la variole fait partie des Justes parmi les nations.
Q : Parlons maintenant du vaccin contre le corona. Certains prétendent que son absence de toxicité n’a pas été testée convenablement ?
R : Comme je l’ai dit, nous ne sommes pas médecins, mais selon les rapports des médecins, de très nombreux tests ont été effectués sur l’homme, et on n’a pas trouvé d’effet secondaire grave. Jusqu’à présent, environ un million de personnes ont été vaccinées dans le monde, dont 70.000 avec les vaccins qu’il est question d’utiliser en Israël (Pfizer et Moderna). De plus, il est vrai que le vaccin contre le corona est nouveau, mais les méthodes de vaccination en général ont été testées pendant des dizaines d’années, et elles ont sauvé des centaines de millions de personnes.
Q : Que dire des méthodes de vaccination ? Y a-t-il plusieurs méthodes ?
R : Oui. 1/ Injection d’un virus corona atténué, qui ne constitue pas un danger mais provoque la production d’anticorps. 2/ Injection d’un virus corona qui attaque des animaux mais pas l’homme, modifié génétiquement lui aussi pour l’empêcher de se multiplier. 3/ La méthode qui a été adoptée en Israël, appelée « mRNA » (« ARN messager ») : on injecte dans le corps une molécule de mRNA, qui ressemble à l’ADN, et qui pénètre dans les cellules ; une fois qu’elle s’y trouve, elle commande la production d’enveloppes ressemblant aux enveloppes de corona. Le système immunitaire pense alors que c’est du corona, et produit des anticorps contre lui.
Q : C’est vraiment une histoire d’agent double ! Mais à ce propos, certains disent que cela peut modifier l’ADN [du patient] ?
R : Intimidation sans fondement provenant de la désinformation.
Q : Il y en a aussi qui prétendent qu’en même temps que le vaccin pénètrent dans le corps des puces destinées au suivi électronique ?
R : Sottises absolues.
Q : Et il y en a qui disent que tout est une conspiration des états, avec à leur tête Bill Gates ?
R : Inutile de répondre.
Q : Et en conclusion ?
R : L’Éternel enverra la guérison complète à son peuple Israël et à tout le genre humain.
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Source en hébreu :