La sainteté et l’amour de notre Terre remplissent l’espace spirituel du judaïsme


Rabbi Itzhak Elhanan Spektor de Kovno  (Russie 1817 – 1896)


Dans le Talmud et d’autres livres saints, il est partout question de la mitsva d’habiter la Terre de sainteté, de notre temps. Le fait que nos Sages ont poussé très loin l’éloge de ce commandement, jusqu’à dire dans le Sifri que de s’établir en Erets-Israël est équivalent à toutes les mitsvot, et qu’on peut écrire pour elle n’importe quel acte de vente même le Chabbat [1] [Guittin 8b], et nombreuses autres choses de ce genre – tout cela suscite une sainte émotion pour la grandeur de cette mitsva d’habiter dans le Pays.

La sainteté et l’amour de notre Terre remplit tout l’espace spirituel du Judaïsme, et comme la voix d’une mère compatissante elle attise et enflamme son souvenir chez ses fils « prisonniers de l’espérance » [Zacharie 9, 12], pris entre la douleur de sa destruction et l’espoir de sa reconstruction. C’est une force renouvelée pour consolider les piliers du Judaïsme, et pour fortifier la muraille de notre sainte religion, pour laquelle « nous subissons chaque jour la mort… » [Psaumes 44, 23].

De tous les coins du monde nous avons entendu des hymnes à la joie, des associations nombreuses se sont organisées … tout cela pour donner corps à ce saint projet, pour renforcer les bras chancelants [Isaïe 35, 3], pour prodiguer son labour à la Terre de sainteté et pour dire aux villes de Juda : construisez-vous et établissez-vous dans la justice ! Quel homme, ayant un sang juif dans les veines, et une âme emplie d’amour pour la Terre de sainteté, ne se réveillera pas au son de cet appel ?

[‘Kol Koré’ – édité par le Rav en 5644 / 1844]


[1] En le faisant écrire par un non-Juif.