Est-il permis à un résident d’Érets-Israël de sortir à l’étranger ?


Rav Ovadia Yossef  (Bagdad 1920 – Jérusalem 2013)


Question :

Est-il permis à un résident d’Erets-Israël de sortir à l’étranger pour ses affaires, ou pour un voyage touristique, sachant qu’il reviendra ensuite au Pays d’Israël ?

Réponse :

Il est permis de sortir d’Erets-Israël en cas de nécessité pour son travail ou ses affaires, à condition d’avoir planifié son retour immédiat ; mais se fixer hors d’Israël est interdit. Et il est interdit de sortir d’Erets-Israël pour faire du tourisme, même si on a planifié son retour. Il est permis de sortir d’Erets-Israël pour étudier la Thora ou pour épouser une femme, à condition de revenir ensuite en Erets-Israël. Il est également permis de sortir en mission pour des organismes officiels du Pays, et pour enseigner la Thora aux Juifs d’exil, afin de les renforcer dans sa connaissance et dans la crainte de Dieu.

Et ceux qui partent d’Israël pour aller résider à l’étranger de manière permanente dans le but de s’enrichir, d’accroître leurs biens et d’acquérir des résidences qui ne leur sont pas destinées, ou pour faire bonne chère en dédaignant le Pays de notre convoitise [d’après Psaumes 106, 24], leur faute est « trop grande pour être portée » [Genèse 4, 13]. Ils se condamnent à l’exil, eux et toute leur postérité ; et dans certains cas, ils causeront par eux-mêmes l’assimilation de leur descendance au sein des nations, et leur disparition. Nos Sages ont dit d’eux : « Quiconque part d’Erets-Israël vers l’étranger est comme un idolâtre » ; ou encore : « il ressemble à un athée » [Sifra, section Behar § 5 ; Ketoubot 110b].

Mais quoi qu’il en soit, il ne faut pas se détourner d’eux, il faut essayer de les amener par la douceur à revenir vers notre Terre de sainteté et à éduquer leurs enfants à la Thora, car il n’y a pas de Thora comme la Thora d’Erets-Israël ; même si « leurs débuts sont modestes, leur aboutissement sera grandiose » [Job 8, 7]. Que se réalise la volonté divine et que s’accomplisse très vite le verset : « Les affranchis par l’Éternel reviendront, ils rentreront à Sion avec des chants d’allégresse, et une joie perpétuelle couronnera leur tête » [Isaïe 51, 11].

[Responsa Yehave Da’at, 5e partie § 57]