Celui qui habite notre Terre de Sainteté ne s’assimilera pas


Rav Ménaché Klein, ‘Ménaché Hakatan’  (Ukraine 1923 – Israël 2011, auteur de ‘Michné Halakhot’)


Question :

Celui qui sort d’Erets-Israël de manière permise, est-il obligé d’y revenir ?

Réponse :

Celui qui est sorti d’Erets-Israël de manière permise, par exemple si la nourriture était devenue hors de prix et qu’ensuite les prix ont baissé, doit-il y retourner, ou bien peut-on dire que puisqu’il est sorti de manière permise il n’a pas l’obligation d’y revenir ?

À mon humble avis, puisque la mitsva d’habiter en Erets-Israël est une mitsva, il est évident qu’il a l’obligation d’y retourner dès qu’il le peut, car la permission de sortir n’équivaut pas à l’autorisation d’aller vivre à l’étranger. C’est seulement parce qu’il lui était impossible d’y vivre, ou pour toute autre raison halakhiquement admise, qu’il s’est trouvé en situation de sortir de manière autorisée par la Torah. Mais à partir du moment où la raison de permettre a disparu, la mitsva positive d’habiter en Erets-Israël revient en vigueur, et il lui incombe de l’accomplir à tout moment. Il doit donc revenir dès que possible pour accomplir la mitsva positive d’habiter en Erets-Israël, selon l’opinion que c’est une mitsva [1]. On en trouve d’ailleurs une sorte de preuve à propos de Naomi [2] : quand « elle entendit que l’Éternel s’était souvenu de son peuple », elle revint [Ruth 1, 6].

Tout ceci relève de l’évidence pour qui a la possibilité d’habiter dans notre Terre sainte, de trouver refuge dans notre patrie de Sion, de profiter de sa sainteté, de sa pureté et de son air sain et limpide. Et comme l’a écrit le Hatam Sofer dans son commentaire de la Thora : notre Terre recèle plus de sainteté que les cieux des autres pays, et les membres de notre peuple ne s’y assimileront pas aux impies, Dieu nous en préserve, ni leur descendance après eux. Heureux sont ceux qui méritent de bénéficier des deux dessertes de bienfaits : y demeurer, et jouir de sa sainteté.

Que l’Éternel nous accorde sa miséricorde, et que nous méritions tous de voir bientôt la consolation de Sion et de Jérusalem, avec la venue du Messie qui nous rendra justice, très bientôt et de nos jours, amen.

[Responsa ‘Michné Halakhot’ 8, 12 ; 7, 11]


[1] Nahmanide la compte comme une mitsva de la Thora.
[2] Qui était sortie d’Israël avec sa famille à cause de la famine.