Le paragraphe central de Maamar Hador se trouve ici. C’est un paragraphe difficile et compliqué. Son thème essentiel est annoncé d’emblée : “le retour du cœur des pères vers les fils, et du cœur des fils vers leur père” [cf. Malachie 3, 24]. Mais dans cet article, le Rav notre maître ne s’occupe pas tellement du “retour du cœur des pères vers les fils”, il s’occupe essentiellement du “retour du cœur des fils vers leurs pères”. Tout ce qui précède est une entrée en matière, un état des lieux de la génération d’aujourd’hui, et tout ce qui va suivre à partir de maintenant, ce sont les conclusions.
La renaissance du “retour du cœur des pères vers les fils, et du cœur des fils vers leurs pères”, ne peut avoir lieu, uniquement, que grâce à l’air de la Terre d’Israël. On ne mérite pas ‘l’air de la Terre d’Israël’ seulement en résidant en Terre d’Israël, mais en acquérant une certaine vision du monde, un regard de Thora, qui provient de la Terre d’Israël. Il peut se trouver un homme qui réside en exil mais qui comprend un peu la Thora d’Érets-Israël, et il peut y avoir un homme qui réside en Terre d’Israël et qui ne comprend pas la Thora d’Érets-Israël [cf. Orot Erets Israël chap. 4]. Ce thème est développé dans le chapitre 13 de Orot Hathora, intitulé : ‘La Thora de l’extérieur d’Israël et la Thora d’Israël’.
Il est évident que la Terre d’Israël nous aide à comprendre la Thora d’Érets-Israël, parce que la Terre d’Israël détermine la santé de la vie nationale et de la vie individuelle : “L’air de ton pays est la vie des âmes” [Rabbi Yéhouda Halévy, ‘Tsion halo Tichali’]. Le roi des Khazars s’étonne : “Je n’avais pas remarqué que la Terre d’Israël avait quelque chose de spécial”. Et le rabbin lui répond : “Pour que la Terre d’Israël donne ses fruits, pour que la vigne s’y développe, il faut que la terre soit bonne, que les semences soient bonnes, et que le travail de la terre soit approprié” [Kouzari II, 9-12]. La Terre d’Israël n’est donc pas une espèce d’amulette dont l’effet serait immédiat.
La Thora de l’extérieur d’Israël suffit seulement pour survivre en exil. Et cela aussi, c’est un miracle extraordinaire, d’avoir survécu à deux mille ans d’exil ! Mais notre génération ne veut pas seulement survivre, elle aspire à une existence éveillée et réfléchie, palpitante et pleine de vie, et cela, il n’y a que la Terre d’Israël qui puisse le lui donner.
Il en ressort que : 1/ “l’air de la Terre d’Israël” a une vertu spécifique ; 2/ ce n’est qu’en Terre d’Israël que nous pouvons édifier un état pour faire revenir vers les fils le cœur des pères, pour comprendre, évaluer et participer à l’édification de la nation, pour apprendre des hilonim le bien qui est en eux.