Considérons avec mansuétude… Dans le livre du Tania [chap. 32], le Rav Chnéour Zalman de Liozna écrit :
“Aime les gens et rapproche-les de la Thora” [Michna Pirké Avot 1, 12] – tel est le principe. Et même l’homme que tu as la mitsva de détester [voir Tania en français, chap.32], tu as aussi la mitsva de l’aimer pour son bon côté. On doit avoir une relation de miséricorde envers les gens éloignés.
C’est ainsi que les les hassidim de Habad ne détestent pas les hilonim et n’ont pas de condescendance envers eux, mais au contraire ils les aiment, et ils ont de la compassion pour leur âme emprisonnée dans les profondeurs de l’impureté. En procédant ainsi, ils rapprochent et ils sauvent des âmes.
Contre les premiers maskilim il fallait mener une guerre totale. Mais à l’époque du Rav notre maître, la génération n’entrait déjà plus dans la catégorie de “ceux qui Te détestent, Éternel, je les détesterai” [Psaumes 139, 21]. Un jour, un homme vint voir le Rav notre maître, et il parla contre le Tanakh. Notre maître lui dit : “Je suis d’accord avec vous”. Celui qui posait la question s’étonna : “Comment cela ?” – Il répondit : “Si le Tanakh est comme vous le dites, vous avez raison. Mais vous ne connaissez pas vraiment le Tanakh”.
Considérons avec mansuétude ces malheureux, nos fils et nos frères qui se noient dans la mer déchaînée des souffrances spirituelles – Nos frères souffrent de la vacuité de leur vie. Des gens comme cela ne peuvent pas être heureux, comme il est écrit : “Son âme non plus ne sera pas comblée” [Ecclésiaste 6, 7], et comme l’ont expliqué nos Sages : “À quoi cela ressemble-t-il ? À un bourgeois qui a épousé une princesse : il peut lui apporter tout ce qui existe au monde, rien de tout cela n’a d’importance pour elle, car c’est une princesse. Il en est de même pour l’âme : même si tu lui apportes tous les délices du monde, ce n’est rien pour elle, car elle appartient aux mondes supérieurs” [Kohélet Rabba, sur place] – qui sont plus dures que toute maladie et toute souffrance. Le vide spirituel est bien plus terrible que tous les pogroms. C’est pourquoi : Adressons-leur de bonnes paroles, des paroles de consolation, pleines d’intelligence et sources de quiétude et de courage, en employant cette même force qui a jeté la génération dans une situation d’ébranlement et de dévastation.