Il y a des diviseurs qui disent : “Nous sommes des sionistes religieux, et vous êtes des sionistes laïcs” ; et certains vont même plus loin en disant : “jusqu’à présent nous étions vos amis, à vous les sionistes laïcs, mais après ce que vous nous avez fait au Gouch Katif et à Amona, c’en est fini de notre amitié”…
Et pourtant, peut–on dire que jusque–là le ‘sionisme laïc’ s’était comporté honorablement ? N’y avait-il rien à lui reprocher jusqu’à ce moment ? Et les profanations du Chabbat, et la destruction de la famille, et la catastrophe de l’éducation, et la consommation de viandes interdites ?! Tant que le ‘sionisme laïc’ ne vous a pas gênés, tout allait bien, mais quand il a commencé de vous déranger vous avez cessé de lui décerner des certificats de bonne conduite ! …
En réalité, toute cette division n’a aucun sens. Le terme de ‘sionisme laïc’ ne correspond à rien, car le sionisme dans son ensemble prend sa source dans la flamme intérieure de l’Assemblée d’Israël (…). Qu’on en soit conscient ou non, le sionisme est de nature divine et non laïque. Le sionisme est Thora, et dès son émergence il provient de la source de la Sainteté. Voici ce que dit le Rav Kook : “Dans la nation entière, tout désir de liberté et toute envie de vivre, toute envie de vivre collective ou individuelle, tout espoir de délivrance, ne proviennent que de cette source de vie”. Qu’entend–il par “cette source de vie” ? – “Un feu de sainteté… dans le cœur de la nation entière… brûle d’un bout de l’année à l’autre : ‘un feu perpétuel brûlera sur l’autel, il ne s’éteindra pas’ [Lévitique 6, 6] ”. C’est pourquoi tout le réveil national vise en vérité à “vivre pleinement la vie d’Israël, sans se cacher ni se restreindre” [Orot, la Terre d’Israël 8].
En effet, de même que chaque individu a un inconscient qui oriente ses actes à son insu, de même la nation a un inconscient collectif qui l’influence à son insu, et il est clair que l’inconscient enfoui dans les profondeurs de la nation d’Israël n’est autre que la Présence divine. Il faut lire l’article ‘À l’Ordre du Jour’, que notre maître le Rav Tsvi Yéhouda écrivit en 5673 (1913), où il explique comment le Maître du monde, créateur des causes, fit avancer le mouvement sioniste sur différents chemins : “‘Viens des quatre directions, ô Esprit…’ [Ézéchiel 37, 9] – notre vie fait son chemin… même à travers toutes sortes de détours” [‘Lenétivot Israël’ I, p. 12], mais tout provient de “la Lumière de l’Âme intérieure” [ibid]. (…)
Par conséquent, et une fois pour toutes, il n’y a pas de ‘sionisme laïc’ ni de ‘sionisme religieux’, mais un seul sionisme, issu de la sainteté suprême qui réside au sein de la nation. D’une manière générale, et une fois pour toutes, il n’y a pas chez nous des ‘religieux’ et des ‘laïcs’, mais un seul peuple, un peuple saint, peuple de Dieu, peuple aimé, peuple qui se lève vers sa résurrection, peuple dont, malgré tous ses défauts, il est dit : “Tu es parfaitement belle, mon amie, tu n’as aucun défaut” [Cantiques des Cantiques 4, 7], un peuple dont l’Éternel se glorifie.