4. Commémoration du miracle qui sauva les Juifs

Dans le livre ❛Yessod Véchorech Haavoda❜, il est écrit que celui qui a bénéficié d’un miracle, surtout s’il a eu la vie sauve, a l’obligation de s’engager à jeûner. D’après lui, le jeûne d’Esther est un rappel de la victoire sur nos ennemis qui nous a sauvés de la mort. Ce n’est pas une commémoration des jeûnes au moment du décret, comme le dit le Rambam, ni du rassemblement qui a précédé le combat, comme le dit Rabbénou Tam, mais un souvenir de notre sauvetage.

Comme exemple de ceci nous trouvons que lorsque le Rambam fut sauvé du naufrage de son bateau, il décida de jeûner ce jour-là jusqu’à la fin de sa vie. D’autre part, il fixa le jour de son arrivée en Terre d’Israël comme un jour de fête pour lui et pour ses descendants jusqu’à la fin des générations [Séfer Harédim du Rav Élazar Azkari, Mitsvot Hatechouva, chap. 65]. C’est-à-dire que s’il arrive à un homme un événement heureux par miracle, il se fixe un jour de fête. Mais s’il lui arrive d’être sauvé par miracle, il se fixe une jour de jeûne. Il n’y a là rien d’incompatible.

C’est ainsi que nous aurions dû faire aussi pour Yom Hazikaron et Yom Haatsmaout. On n’avait pas besoin de réserver un jour spécial pour Yom Hazikaron, ce qui déprime les gens, mais il fallait rappeler le souvenir de ceux qui sont tombés le jour-même de l’Indépendance, comme nous disons la prière d’Yizkor aux Trois Fêtes, qui sont des jours de joie. Apparemment, on a trouvé difficile de fixer un temps de recueillement et de souvenir des morts au plus fort des festivités de l’indépendance, et pour cette raison on a fixé un jour à part pour Yom Hazikaron. Mais en vérité, il aurait mieux valu réunir la joie et le souvenir de ceux qui sont tombés.

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