La vocation d’Israël ressort encore plus si l’on considère la positon d’autres religions, qui sont nées du judaïsme mais en ont dévié et l’ont déformé.
L’islam est un ‘enfant’ déviant mais admissible. On a l’habitude d’expliquer que l’islam est une sorte de ‘judaïsme des Arabes’. Ceci n’est pas une expression blessante ou moqueuse. Au contraire, la grandeur de cet homme, Mohammed, qui n’était pas un grand philosophe, fut de savoir distinguer ce qui dans le judaïsme pouvait s’accorder avec la psychologie des Arabes, et c’est cette influence qui a fait sortir les Arabes de l’impureté de l’idolâtrie. Ils sont problématiques pour d’autres raisons, mais ils se sont éloignés de l’idolâtrie.
En comparaison, la chrétienté est une toute autre planète. Pour la chrétienté, l’idée nationale ne mérite pas qu’on s’y intéresse. Ils répètent souvent la formule : “Rends au Ciel ce qui est au Ciel, et à César ce qui est à César”. C’est-à-dire : César s’occupera de la politique et de la direction du pays, et nous les “religieux” nous occuperons de la sainteté et de la spiritualité. Les questions nationales relèvent de la ‘politique’, c’est une chose laïque et grossière qui revient à César. Nous nous occupons de l’âme et de la sainteté. Le corps, celui de l’homme comme celui de la nation, c’est César qui s’en occupera. Le corps est maudit et il appartient au Satan !
Dans cette vision des choses on n’envisage pas que les dirigeants spirituels s’occupent de l’organisation de la vie matérielle, et de ce fait une situation est créée où ce domaine est livré au Satan. Les beaux esprits s’occupent de religion et de morale individuelle. Et qui sont les organisateurs de la vie nationale ? Des gens grossiers et vides de valeurs. Pourtant le Maître du monde a dit le contraire : “un grand peuple” se lèvera – une grande nation se lèvera qui sera sanctifiée dans toutes les démarches de la vie, spirituelles et matérielles.