“Il arrive que l’homme s’étonne de lui-même : ‘Ne suis-je pas brisé ? Ne suis-je pas presque toujours en situation de pleurer ? Et je pleure même souvent. Comment pourrais-je étudier la Thora ? Comment pourrais-je trouver la force d’être créatif en Thora et en Hassidout ?’ Parfois son cœur se décourage et il dit : ‘N’est-ce pas qu’une vaine bravade, d’espérer trouver la force d’étudier dans une telle accumulation de malheurs pour moi et pour Israël ?’ Et de nouveau il se répète : ‘Ne suis-je pas brisé ? Je pleure sans cesse et toute ma vie n’est que désolation et faiblesse !’ Cet homme-là se sent perdu, mais comme on l’a dit plus haut, Dieu se trouve dans les chambres intérieures et Il pleure [‘Mon âme pleure en secret’ – Haguiga 8b], et celui qui insiste pour se rapprocher de Lui par la Thora, pleure là-bas avec le Saint-Béni-Soit-Il, et il étudie même la Thora avec Lui.
C’est toute la différence : quand un homme pleure et se désole tout seul sur ses malheurs, il peut en être brisé au point de ne plus pouvoir faire quoi que ce soit, alors que s’il pleure ensemble avec le Saint-Béni-Soit-Il, ses forces lui reviennent, il pleure mais il se renforce, il est brisé mais il trouve la force d’étudier et de servir Dieu. Ce n’est difficile de surmonter les malheurs que la première et la deuxième fois, mais lorsqu’un homme fait des efforts, qu’il détourne la tête et qu’il touche à la Thora et au service divin, alors il arrive dans les chambres intérieures où se trouve le Saint-Béni-Soit-Il, là il pleure et il parle pourrait-on dire ensemble avec Lui, et il trouve même la force d’étudier la Thora et de servir Dieu.”
[Parachat Hahodech 5702/ 1942, pp.178-179]
(Paragraphe suivant : 4.4. Le Saint-Béni-Soit-Il ne nous laisse jamais complètement tomber)