La question est de savoir pourquoi il faut absolument être un peuple pour être utile à l’humanité ? Dans un peuple, il y a des gens de niveaux très différents. Comme y fait allusion un ancien notarikon : le mot ‘tsibour’ [le ‘public’] est formé des initiales de ‘tsadikim’ [‘justes’], ‘beinonim’ [‘moyens’] et ‘rechaïm’ [‘méchants’] [au nom du Ari zal]. Dans toute société se trouvent ces trois catégories de personnes, il ne peut pas en être autrement. Par contre il est possible que les méchants d’une certaine société soient considérés comme des justes dans une autre, tout est relatif. Mais de toute façon les différences internes existent. Par exemple, il n’y a pas de peuple sans voleurs. Au début du yichouv à Tel Aviv, on laissait les portes ouvertes, car on ne craignait pas les voleurs. Et un jour il arriva qu’on arrêta un voleur. C’était l’événement ‘historique’, le premier voleur dans la ville hébreue ! C’était une chose anormale, un voleur à Tel Aviv ! Mais depuis, il y a eu bien des développements dans ce domaine…
Devant la dégradation de la situation, il y a des gens qui disent : “Qu’est-ce que c’est que cet état ? Il y a des voleurs, des assassins… Nous avions rêvé d’un état différent !” – C’est de la naïveté. Existe-t-il un peuple sans voleurs ? Il faut préciser qu’il y a moins de voleurs dans l’état d’Israël que dans la plupart des pays du monde. Certes, cela ne nous console pas, mais que pensions-nous ? Qu’il n’y aurait pas de criminels dans notre pays ? C’était évident qu’il y en aurait, et c’est évident que nous devons lutter de toutes nos forces pour éliminer cette plaie, mais il y en aura encore. La Thora nous ordonne même de construire en Terre d’Israël des villes-refuges pour les assassins involontaires. Pour le peuple saint, dans la terre de sainteté, des refuges pour les assassins ?! – Oui.
[Certes, il s’agit seulement d’assassins involontaires, mais il faut rappeler que le fauteur involontaire n’a pas le statut du ‘contraint et forcé’ qui est libéré de sa responsabilité. Le fauteur involontaire est un homme qui certes n’a pas fauté délibérément, mais qui aurait pu être plus attentif et empêcher ce qui a eu lieu. Il endosse donc une certaine responsabilité. Par exemple, celui qui coupe du bois en forêt sans avoir vérifié que la hache était bien fixée au manche, ou celui qui conduit en excès de vitesse et qui provoque un accident mortel. Bien qu’ils n’aient pas eu l’intention de tuer, ils ont une responsabilité criminelle par manque de prudence.]
Il faut donc reconnaître que dans la réalité de la vie d’un peuple, ou d’un état, il y a toujours des phénomènes négatifs qui demandent à être corrigés.