4.1. Une Thora pour un peuple

Dans le monde, personne ne vit seul sur un île déserte, mais l’humanité est composée de nations :

Il fixa les limites des peuples.  [Deutéronome 32, 8]

…et la Thora doit être donnée à un peuple entier. Qui est le peuple qui convient au don de la Thora ? Ces sont les descendants des Patriarches Avraham, Itzhak et Yaakov, qui portent en eux les vertus de leurs ancêtres et leur caractère de droiture intrinsèque [Midrach Chemot Raba 31, 1]. Il est vrai que les descendants ne ressemblent pas toujours aux ancêtres, et qu’au fil des générations les qualités morales peuvent décliner, voire disparaître. Mais le peuple d’Israël a habité en Égypte et là, dans le ‘creuset de forge’ égyptien, les vertus des pères sont revenues et elles se sont transformées en qualités essentielles, en traits de l’âme fixés au le cœur de la nation pour toutes les générations [Orot , Orot Israël 5, 8, p.155]. Enfin a été formé un peuple qui peut servir d’adresse pour recevoir la Thora [Rambam, Lois sur l’idolâtrie 1, 3]. Il y a maintenant à qui parler ! Enfin est apparue l’âme nationale souveraine, réceptacle adéquat de la Thora divine.

Moché, l’homme tel qu’aucun autre ne se leva comme lui ni ne viendra après lui [Deutéronome 34, 10], reçoit la Thora au Sinaï [Traité des Pères 1, 1] et la donne à Israël. La Thora est-elle donnée à Israël par le mérite de Moché ? Non, c’est le contraire : l’âme de Moché notre maître apparaît par le mérite d’Israël [Kouzari 2, 56]. Car la Thora doit être donnée à un peuple [Midrach Kohélet Raba 1, 9], non à des individus. Et puisque le peuple adéquat à la Thora a été créé et qu’il est apparu, l’âme de Moché notre maître, apte à recevoir la Thora de l’Éternel et à la livrer au peuple, a été créée elle aussi [Zohar, Parachat Tsav 35, 1 ; Maharal, Discours pour Chabbat Techouva p.4, ‘Guevourat Hachem’ Introduction I, Tiféret Israël chap.57].


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