2. Les problèmes rencontrés dans la réalité

Question :

Quelle est la valeur de ces problèmes ? Ont-ils un contenu positif ?

Réponse :

La complication tient à l’état naturel de la réalité. C’est un fait évident que ce monde est plein de problèmes, mais :

Dieu a fait l’homme droit, et eux ont voulu faire toutes sortes de calculs.

Kohélet 7, 29.

Il est exact qu’à leur origine la plus haute les choses sont droites, mais elles se dévoilent dans la réalité sous une forme compliquée. La question décisive est de savoir de quelle manière on considère les complications, comment l’homme y réagit.

Il existe trois manières de considérer les complications. La première consiste à dire : ❝le mal n’existe pas, tout est bien et le mal n’est qu’une apparence trompeuse. C’est la méthode de l’ivrogne :

❝Quand il met les yeux dans son verre il marche droit❞ [Proverbes 23, 31] – car le monde entier lui semble comme un plat pays.

Yoma 75a.

Il n’y a pas de problèmes, il n’y a pas d’embûches, tout est simple et tout est lisse. Un philosophe [Leibnitz] a développé cette manière de voir les choses, et un autre grand savant [Voltaire] s’en est moqué, en écrivant une épopée dont le héros est un homme qui prétend que le monde est le meilleur des mondes. À l’aide de cette allégorie est mis à nu le caractère absurde de cette pensée.

Il y a pourtant dans cette approche une certaine profondeur, qui se dévoile chez Itzhak notre père comme on l’expliquera dans la suite. Bien sûr qu’à l’origine des choses il n’y a pas de mal, mais il faut se garder de tomber dans une compréhension superficielle de cette réflexion profonde, et c’est pour empêcher que ces grandes idées ne soient rabaissées au niveau de conceptions vulgaires qui en dénaturent le sens que des penseurs profanes, et aussi dans le domaine de la sainteté des Grands d’Israël, les ont traitées par la moquerie et le ridicule, pour mettre en relief les conclusions superficielles qui peuvent en être tirées. Ce genre d’idées peut conduire à la conclusion que les efforts sont inutiles pour réparer le monde, qu’il n’y a pas besoin d’écoles ni d’hôpitaux, que même comme cela tout va bien.

La deuxième approche reconnaît qu’il y a des problèmes dans le monde, mais elle s’y soumet selon le point de vue : ❝Que peut-on y faire ? C’est comme cela❞. Les problèmes rencontrés dans la vie entraînent l’homme à des situations d’impuissance, de passivité et de désespoir, et désormais ils le gouvernent.

La troisième attitude est celle de la lutte. Nous savons qu’il y a eu, qu’il y a et qu’il y aura des ennuis et des malheurs, mais nous les combattons et nous les surmontons. Le mal existe et nous luttons contre lui. Peu à peu nous réparons la réalité et nous la délivrons du mal qui est en elle.

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