Mais ce n’est pas la Thora de vie dont la Génération a besoin à l’approche du Messie, nous devons apprendre une Thora différente. Nous devons retourner à l’armée, restaurer les arts, donner de la force à la littérature.
Quand le Rav notre maître parle de la littérature, il écrit : “Le rôle de la littérature, par son contenu [‘tsiourah’] et par sa forme [‘hitouvah’], est de mettre en œuvre toutes les conceptions spirituelles enfouies dans les profondeurs de l’âme humaine” [Olat Réaïa II, p. 3, Introduction au Cantique des Cantiques]. Sauf que dans le manuscrit, il est écrit : “La littérature, la peinture [‘tsiour’] et la sculpture [‘hitouv’]…” ! Notre maître le Rav Tsvi Yéhouda, qui a édité le livre, a donc “censuré” les mots ‘la peinture et la sculpture’, et les a remplacés par ‘son contenu et sa forme’. Pourquoi ? Parce que la réforme de la littérature est un défi à notre portée, alors que celle de la peinture et de la sculpture est encore loin de nous, et que celle du cinéma semble encore plus difficile. Il est plus difficile de faire un bon film qu’un bon livre. Par exemple, montre-moi dans un film comment Itzhak aime sa femme, ou comment Abimélekh vit Itzhak “qui s’amusait avec Rivka sa femme” [Genèse 26, 8] ! Même si les deux acteurs sont mariés ensemble, c’est problématique. Plus c’est visuel, plus l’imagination prend le pas sur l’intelligence, ce qui ouvre la voie aux dangers spirituels. C’est donc pour ne pas semer la confusion dans le public, notre maître le Rav Tsvi Yéhouda opéra une ‘censure’.
Dans la Guémara [Chabbat 30b], il est rappelé que les Sages voulurent remiser le livre de l’Ecclésiaste. Étaient-ils plus sages que le roi Salomon ? Non, mais la génération d’alors n’était pas au niveau de comprendre le livre de l’Ecclésiaste. Mais finalement, ils jugèrent malgré tout qu’il n’y avait pas besoin de le remiser.
Le terme ‘l’approche du Messie’, [‘Ikva déméchiha’ = litt. ‘le talon du Messie’] évoque la fin de l’exil qui précède la venue du Messie [Rachi, Sota 49b]. Le Messie est en route, nous en sommes au stade des traces qu’il a laissées sur son chemin.
… qui ne peut être tirée que de la Terre de la vie, du lieu où demeure notre vie’. La ‘Terre de la vie’, c’est la Terre d’Israël. Et pourquoi la ‘Thora de vie’ doit-elle forcément venir de la Terre d’Israël ? Parce que “L’air de la Terre d’Israël rend intelligent” [Baba Batra 158b].
Ainsi, dans ce que le Rav notre maître a écrit hors de la Terre d’Israël ne se trouvent que des ‘bourgeons’ de la Thora de vie. Il est impossible de les mettre sur le même plan que ce qu’il a écrit en Terre d’Israël. Certains des articles écrits par le Rav hors de la Terre d’Israël sont introuvables aujourd’hui, comme par exemple l’article “La vocation d’Israël et son caractère national”, parce que notre maître le Rav Tsvi Yéhouda les a ‘censurés’. Ces articles sont appelés selon ses mots des ‘tâtonnements d’idées lointaines’. Cela ne veut pas dire que ces idées ne sont pas justes, elles sont une première approche, mais elles ne sont pas considérées comme des décisions halakhiques, comme c’est le cas du Discours sur la Génération.