18. Une Thora de vie – en Terre d’Israël

Mais la Thora de vie dont a besoin la génération de l’approche du Messie n’est pas celle-là. Nous devons apprendre une Thora différente. Nous devons revenir à l’armée, restaurer les arts, renforcer la littérature.

Quand le Rav notre maître parle de la littérature, il écrit : “Le rôle de la littérature, par son contenu [‘tsiourah’] et par sa forme [‘hitouvah’], est de mettre en œuvre tous les concepts spirituels enfouis dans les profondeurs de l’âme humaine” [Olat Réaïa II, p. 3, Introduction au Cantique des Cantiques]. À ceci près que dans le manuscrit il est écrit : “La littérature, la peinture [‘tsiour’] et la sculpture [‘hitouv’]…” ! Notre maître le Rav Tsvi Yéhouda, qui a édité le livre, a donc “censuré” les mots ‘la peinture et la sculpture’, et les a remplacés par ‘son contenu et sa forme’. Pourquoi ? Parce que la réforme de la littérature est un défi à notre portée, alors que celle de la peinture et de la sculpture en est encore loin, et que celle du cinéma semble encore plus difficile. Il est plus difficile de faire un bon film qu’un bon livre. Par exemple, montre-moi dans un film comment Itzhak aimait sa femme, ou comment Abimélekh vit Itzhakqui s’amusait avec Rivka sa femme” [Genèse 26, 8] ! Même si les deux acteurs sont mariés ensemble, c’est problématique. Plus c’est visuel, plus l’imagination prend le pas sur l’intelligence, ce qui ouvre la voie aux dangers spirituels. Ainsi, pour ne pas semer la confusion dans le public, notre maître le Rav Tsvi Yéhouda opéra une ‘censure’.

Dans la Guémara [Chabbat 30b], il est rappelé que les Sages demandèrent qu’on remise le livre de l’Ecclésiaste. Étaient-ils plus sages que le roi Salomon ? Non, mais la génération n’était pas au niveau de comprendre le livre de l’Ecclésiaste. Mais finalement, ils jugèrent malgré tout qu’il ne fallait pas le remiser.

Le terme ‘l’approche du Messie’, [‘Ikba déméchiha’ = litt. ‘le talon du Messie’] renvoie à la fin de l’exil qui précède la venue du Messie [Rachi, Sota 49b] ; le Messie est en route, nous en sommes au stade des traces qu’il a laissées sur son chemin.

Elle ne peut être tirée que de la Terre de vie, du lieu de notre maison de vie’. La ‘Terre de vie’, c’est la Terre d’Israël. Et pourquoi la ‘Thora de vie’ doit-elle forcément venir de la Terre d’Israël ? Parce que “L’air du pays d’Israël rend intelligent” [Baba Batra 158b].

Ainsi, dans ce que notre le Rav notre maître a écrit en-dehors d’Israël ne se trouvent que des ‘bourgeons’ de la Thora de vie. Il est impossible de les comparer avec ce qu’il a écrit en Terre d’Israël. Certains articles écrits par le Rav en-hors d’Israël sont introuvables aujourd’hui, comme par exemple l’article “La vocation d’Israël et son caractère national”, parce que notre maître le Rav Tsvi Yéhouda les a ‘censurés’. Ces articles sont appelés selon les mots de notre maître le Rav Tsvi Yéhouda des ‘explorations de conceptions lointaines’. Il ne veut pas dire que ces idées ne sont pas justes : elles sont une première approche, mais elles ne sont pas à considérer comme des décisions halakhiques, contrairement par exemple à ‘Maamar Hador’.