10. L’aptitude à s’élever

Elle n’est prête qu’à s’élever . C’est une génération qu’on ne peut pas corriger par la contrainte. Aujourd’hui, la loi qui consiste à frapper le réfractaire à une mitsva est inapplicable : si on frappe un homme, il rendra les coups ! S’il en est ainsi, est-ce la raison pour laquelle on ne frappe pas un homme aujourd’hui ? Parce qu’on n’a pas le choix, alors que c’est ce qu’il faudrait faire ? Non. Les punitions corporelles ne sont pas de notre génération, et c’est une impossibilité qui a notre plein assentiment, je me réjouis beaucoup de ne pas pouvoir le faire ! L’Éternel m’en empêche. Dans le monde à venir, le Sanhédrin reviendra, mais même alors on n’aura plus besoin de ces lois-là, qui relèveront du principe “Droch vékabel sakhar” [Sanhédrin 51b – des lois sans application pratique mais qu’on gagne malgré tout à étudier – NdT] ; “Et ton peuple, ce sont tous des justes, ils hériteront de la Terre pour toujours” [Isaïe 60, 21] [tous les membres du peuple d’Israël sont potentiellement justes, et cette chose apparaîtra à la fin des temps ; alors les châtiments ne seront plus nécessaires – NdT].

Le Rav notre maître écrit plus loin : “[La génération] ne pourra pas revenir au bien par la crainte du châtiment, mais elle a une capacité exceptionnelle d’y revenir par l’amour, auquel la crainte révérencielle [‘irat haromemout’] viendra se joindre”. Cette génération est comparée à un âne, “l’âne du Messie” [Zacharie 9, 9 ; Pirké Divré Éliézer paracha 31 ; Sanhédrin 98 ; Midrach Tanhouma Béréchit 1, et Vayichah 1 ; note 25 dans Iguéret Takana]. Si on pique un âne, il peut se mettre à ruer dangereusement ; mais si on est doux avec lui, et si on lui dit : “ne fais pas l’âne”, alors on peut s’arranger avec lui.  […]

Elle n’est prête qu’à s’élever, à “avancer sur un chemin de vie ascendant, fait pour l’homme intelligent” [Proverbes 15, 24]