Elle n’est prête qu’à s’élever . C’est une génération qu’on ne peut pas corriger par la contrainte. Aujourd’hui, on n’applique pas la loi de frapper celui qui refuse de faire une : si on frappe un homme aujourd’hui, il rendra les coups… Dans ce cas, est-ce la raison pour laquelle aujourd’hui on ne frappe, parce qu’on n’a pas le choix, bien que ce soit ainsi qu’il faudrait faire ? Non. Les punitions corporelles ne sont pas de notre génération, et c’est une impossibilité qui a notre plein assentiment. Je suis très heureux de ne pas pouvoir le faire. L’Éternel m’en empêche. Dans le monde futur, le Sanhédrin reviendra, mais même alors on n’aura plus besoin de ces lois-là, qui relèveront du principe “Droch vékabel sakhar” [Sanhédrin 51b – des lois sans application pratique mais qu’on gagne malgré tout à étudier – NdT] ; “Et ton peuple, ce sont tous des justes, ils hériteront de la Terre pour toujours” [Isaïe 60, 21] [tous les membres du peuple d’Israël sont potentiellement des justes, et ceci apparaîtra à la fin des temps. Alors, les châtiments ne seront plus nécessaires – NdT].
Le Rav notre maître écrit plus loin : “[La Génération] ne pourra pas revenir par la crainte, mais elle a une aptitude exceptionnelle à y revenir par l’amour, à laquelle la ‘crainte de la grandeur’ [‘irat haromemout’] viendra se joindre”. Cette génération est comparée à un âne, “l’âne du Messie” [Zacharie 9, 9 ; Pirké Divré Éliézer paracha 31 ; Sanhédrin 98 ; Midrach Tanhouma Béréchit 1, et Vayichlah 1 ; note 25 dans Iguéret Takana]. Si on pique un âne, il peut se mettre à ruer dangereusement. Mais si on est doux avec lui, et si on lui dit : “ne fais pas l’âne !”, alors on peut s’arranger avec lui. […]
Elle n’est prête qu’à s’élever, à “avancer sur un chemin de vie ascendant, fait pour l’homme intelligent” [Proverbes 15, 24].