Note 3.56 – La terre d’Israël révèle le peuple d’Israël à lui-même

On dira peut-être que même aujourd’hui, après que le peuple d’Israël est revenu sur sa terre, on ne voyons pas encore de créations spécifiquement israéliennes ? Nous te répondrons que tu dois t’armer de patience ! Des processus aussi importants dans la nation d’Israël ne se font pas en un jour…

Mais nous voyons qu’aussitôt arrivé en terre d’Israël, Jacob notre père remplaça les messagers divins, et les manières d’agir de l’étranger, par ceux de la terre d’Israël. Rabbi Avraham Azoulay écrit, dans son livre Hessed Léavraham, [3e ‘source’, ‘rivière’ 12] :

Tant qu’il était en-dehors d’Israël, l’homme a une vie qui dépend du monde des astres. Quand il a le mérite d’entrer en terre d’Israël, il reçoit une nouvelle vie du monde de la Formation et se revêt de sa vie ancienne. La première nuit où il dort en terre d’Israël, les deux âmes sortent de lui et montent au Ciel. Et au retour, seule l’âme nouvelle redescend”.

Le Rav explique que celui qui monte en terre d’Israël reçoit en fait une âme de la collectivité d’Israël   [cf. plus loin, Les Lumières d’Israël 7, 18] :

“L’âme collective de l’Assemblée d’Israël ne réside chez un individu qu’en terre d’Israël. Dès qu’un homme arrive en Israël, son âme individuelle s’éclipse devant la lumière intense de l’âme collective qui entre en lui”.

C’est ce qui arriva au Rav notre maître lui-même quand il vint en terre d’Israël, comme le raconte son fils unique, notre maître le Rav Tsvi Yéhouda, dans l’article Hathora Hagoëlet [publié dans le livre Or Lénétivati, p. 280] :

Le caractère de cette vie, de cette personnalité [celles de son père], s’élèvait à mesure de son ascension vers la sainteté de l’air du pays d’Israël, et vers le rôle qu’il allait y jouer dans le service divin pour la collectivité d’Israël, en se dégageant des tâtonnements, des ‘avis éloignés’ et des ‘torrents du désert’ qui l’avaient précédée”.

Il fait allusion ici aux articles écrits à l’étranger qui, par rapport au livre Orot, sont de l’ordre des ‘tâtonnements’. Le Rav Tsvi Yéhouda disait de ne pas étudier ces textes, parce qu’ils ne sont que des ‘tâtonnements’ par rapport au livre Orot qui, lui, est au niveau des décisions halakhiques. De même que la Guemara est a priori incluse dans l’étude de la Thora, mais que la halakha n’est pas fixée en conformité avec elle, de même notre maître disait que dans ces anciens articles les propos du Rav avaient été déformés par les rédacteurs des journaux qui les publiaient, au point que leur sens en était complètement altéré. Nous trouvons dans Otsarot Haréïya, première édition, 3e partie, p. 314, dans une lettre du Rav Tsvi Yéhouda :

Toutes ces choses que tu as citées de ‘Té’oudat Israël Ouléoumiouto’ [‘La vocation d’Israël et sa dimension nationale’] appartiennent à la ‘Thora de l’extérieur’, c’est-à-dire qu’elles sont antérieures à l’aliya [du Rav Kook] en terre d’Israël. Elles avaient été publiées à l’époque dans le journal ‘Hapeles’ faute de pouvoir le faire ailleurs, et les Grands de la Thora s’étonnaient : ‘Que fait le cohen au cimetière ?…’, et : ‘Dommage que ces perles aient roulé dans ce torchon ordurier du nom de ‘Hapeles’…’ – qui méprisait les Sages avec arrogance. On n’est pas sûr que les propos du Rav aient été rapportés exactement et intégralement, ni que la main du rédacteur du journal ne les ait pas arrangés. C’est pourquoi on doit les étudier dans leur forme définitive, celle de la Thora d’Erets Israël”.

[…]