Avril 2018 : Thora et science, l’expérience comme origine de la connaissance
La science est avant tout un moyen pour l’homme de décrire la réalité du monde dans
lequel il évolue. Or, la description d’un objet ou d’un fait ne peut être édifiée que sur la base de la connaissance de celui-ci. C’est pourquoi il est tout d’abord nécessaire de revenir au fondement de l’origine de la connaissance humaine afin de saisir pleinement ce qui distinguer réellement la Torah de la science.
Le Rav Shem-Tov Guefen souligne que la connaissance dérive toute entière de l’expérience sensible, c’est-à-dire de ce que les sens captent et transmettent directement à l’esprit. De plus le sens est le seul moyen qui donne une connaissance synthétique de la réalité. En effet, lorsque je perçois un objet, je le perçois de façon complète sans ôter quoi que soit à sa réalité, et cela avant même tout jugement subjectif : il en résulte que ceci est la seule véritable connaissance tangible qui m’est donnée.
Ainsi, le Rav explique dans la suite de son ouvrage qu’une fois l’objet abandonné à la conscience, le rôle de l’intellect est alors d’analyser et de décomposer cet objet de la connaissance et de s’en faire une représentation dans l’imagination. Et même si la représentation devient de plus en plus claire et profonde, ce n’est qu’une représentation de l’objet donnée a priori par les sens, il n’y a en cela aucune connaissance supplémentaire, ce n’est qu’une analyse qui nous assiste dans notre participation au monde.
Il n’y a ici aucune contradiction entre Torah et science, chacun a sa place bien
spécifique, et ceci uniquement si nous parvenons à définir à chacun la place qui lui convient, celui-ci dans la réalité et celui-là dans l’imagination et dans la réflexion. Alors déjà l’opposition s’estompe et la contradiction disparaît.
Mars 2018 : La relation entre thora et science
La relation entre Thora et science est devenue un sujet à controverses qui a fait
couler beaucoup d’encre jusqu’à nos jours, plus particulièrement après le siècle des Lumières et l’explosion des sciences. Cette opposition vient du fait qu’entre Thora et science, certaines théories scientifiques entrent en opposition avec la Thora.
Par exemple, si l’on prend le récit de la Création dans la Thora, l’ordre dans le
processus de la Création n’est pas sans harmonie avec ce qu’en décrit la science; en revanche les durées de temps qu’elle indique sont, elles, en contradiction apparemment évidente avec celles acceptées par la communauté scientifique.
Même si les desseins de la Thora et de la science ne sont pas de même nature, il est
clair que cette relation existe, en tous cas pour la foi monothéiste qui déclare sans ambiguïté que Celui qui est à l’origine de la Thora est le même que Celui qui a créé le monde de la nature et donc de la science.
Thora et science sont indéniablement liées.
FÉVRIER 2018 : Le regard de la Thora sur la science profane
« Si quelqu’un te dit : il y a de la sagesse parmi les Nations, tu peux le croire. Si par contre, quelqu’un te dit : il y a de la Torah parmi les Nations, ne le crois pas. » (Midrash Ekha Rabba 2,13)
Par cette formule lapidaire, nos Sages ont voulu définir deux choses essentielles : les regards differents que nous devons porter sur la « Thora et la Science» des Nations. Si l’on te parle de Thora et Science chez les Nations, ce n’est pas la même chose. La Thora chez les Nations par un rapport transcendantal à la divinité, d’une vérité exclusive dont ils se réclameraient, il ne faut pas y croire. En effet, la Thora a été donnée au peuple juif et à nul autre peuple.
Cela signifie clairement que la seule spiritualité authentique se trouve chez le peuple juif. Les autres spiritualités, ce que nos Sages appellent : « Thora bagoyim » ne sont que de pâles imitations dans le meilleur des cas ou bien carrément des perversions…
A l’inverse, nos Sages ont dit que si l’on te parle d’une science, sagesse à visage humain chez les non-juifs, tu peux y ajouter foi. Par contre, la science qui provient de l’expérimentation, de la réflexion, de l’analyse critique de toutes sortes de phénomènes a une valeur incontestable reconnue par la Torah elle-même. Ce champ d’exploration est laissé à la libre initiative de l’homme et celui-ci doit s’en servir pour améliorer son quotidien, sa santé et son environnement immédiat, entres autres choses.
Janvier 2018 : THORA ET SCIENCE, est-ce compatible ?
Oui, Thora et science s’accordent parfaitement.
Cette question est légitime : le conflit entre Thora et Science est bien connu. Ceux qui pensent que Thora et Science sont incompatibles cherchent à lire le texte du livre Bereshit dans une tentative de transcender la littéralité de ses premiers horizons herméneutiques. Pour ceux qui savent dépasser les limites apparentes du texte, la réconciliation entre les deux pseudo-rivales (Thora et Science) semble loin d’être impossible.
Comment concilier cette approche de Thora et Science compatibles alors que les scientifiques datent le monde différemment ?
Un argument qui peut être soutenu est que l’Univers a été créé par D.ieu il y a un peu moins de 6.000 ans avec les apparences d’être beaucoup plus ancien. En d’autres termes, D.ieu aurait créé un Univers « adulte » : la parole divine aurait fait surgir le monde entier à un moment donné du temps, mais lui aurait conféré, en trompe-l’œil seulement, l’apparence d’un Univers vieux de plusieurs milliards d’années.