Rav Kook

Avril 2018 : Jérusalem dans l’enseignement du Rav KoOk.

Cette relation à Jérusalem dans cet enseignement est diffuse dans toute l’œuvre du rav Kook.

Malgré tout, il y a deux chapitres qui ont été édités dans les dernières éditions des manuscrits du Rav Kook qui rassemblent aussi un certain nombre d’articles du Rav Kook reproduits dans des revues israéliennes au début du siècle, et qui sont deux volumes nommés les Maamarei Hareyiah.

Le terme de Reyiah est un terme important de l’enseignement talmudique en général. Reiyah signifie se voir, s’entrevoir. Le terme associé réayione est passé dans l’hébreu moderne et signifie l’interview, qui signifie s’entrevoir.

Il s’agit d’une référence à l’une des mitzvot principales de la fête de pèlerinage où les chefs de famille de l’ensemble des tribus d’Israël devaient se rassembler dans le temple de Jérusalem à Pessa’h, Shavouot, Soukot, fêtes commémorant l’événement fondateur de l’histoire d’Israël comme peuple à partir de la sortie d’Egypte comme unité collective (klal). La mitzvah du pèlerinage s’accompagne de l’obligation pour les individus dispersés dans l’ensemble du pays et de la nation de se connaitre de visage à visage à propos de ce rassemblement pendant les fêtes de pèlerinage.

Par coïncidence, le mot de Reyiah est constitué des Rashei Tévot du nom du Rav Kook qui est Rabbi Avraham Yits’haq HaKohen.

Cet article du Rav Kook a paru en 1915. Il comporte plus qu’un pressentiment de ce que Jérusalem doit représenter pour nous aujourd’hui, en référence à l’unité du peuple selon le Rav Kook. En ce temps-là, on ne voyait pas apparaître les problèmes concrets au niveau sociologique du rassemblement des tribus d’Israël.

Mais il y a quand même quelque chose d’analogue dans le temps contemporain, c’est le rassemblement des communautés qui, après 2000 ans d’exil actuel, se rassemblant depuis plusieurs paysages culturels humains radicalement différents, tentent dans ce creuset d’unité que représente Israël par rapport au peuple juif de refaire l’unité de la nation hébraïque.

 C’est cet enjeu que le Rav Kook a voulu désigné dans son enseignement en général, et en particulier vis-à-vis de Jérusalem.

Le Rav Kook, l’un des pères du mouvement sioniste

/ Shutterstock.com

Le Rav Kook est considéré comme l’un des pères du mouvement sioniste religieux, un immense érudit en Torah, qui n’a pas suivi l’appel de certains Rabbins de ne pas monter en Erets Israël. Comme Grand Rabbin de “Palestine” le Rav Kook n’a pas ménagé ses efforts pour concilier les contraires.

Ceux qui ont profité de son soutien sont d’abord les pionniers et les agriculteurs à 99% sionistes mais complètement laïcs et souvent même antireligieux. Cet appui, même s’ils ne l’ont quasiment jamais avoué, leur a été d’une aide précieuse et indispensable. Le Rav Kook voyait en ces pionniers tout d’abord des Juifs qui travaillaient la Terre sainte. Ces laboureurs et ces bâtisseurs étaient pour le Rav Kook des membres à part entière de la prochaine et finale rédemption.

Animé d’un fort amour sioniste, Rav Kook monta en Erets Israël en 1904 et devint Grand Rabbin de la Ville de Yaffo et des Mochavot (petites villes nouvelles). Il considérait le commandement sioniste de vivre en Terre Sainte comme parmi les plus importantes, et voyait le rejet de la Torah de la part des pionniers comme un signe d’une révolution et d’un retour proche à la Torah et de la reconstruction du Judaïsme après l’exode.

En 1913, première tournée composée des rabbins de Jérusalem et du Rav Kook dans les villages agricoles environnant Jaffa et en Galilée. Pour la première fois depuis des siècles les Juifs peuvent travailler la terre de leur main et s’en nourrir et qui plus est en Terre Sainte. Le mouvement sioniste est encore loin de faire l’unanimité chez les Juifs. Montent en Terre Sainte, 35 000 Juifs entre 1882 et 1903, 40 000 entre 1904 et 1914 alors qu’il y a 10 millions de Juifs dans le monde. Les sionistes sont donc minoritaires. Pour le Rav Kook, il n’y a aucun doute : le mouvement sioniste est l’avenir, il initie la Rédemption annoncée par les Prophètes.