Note 5.112 – Les pièges de l’imaginaire en exil

Les Juifs qui habitent en-dehors d’Israël, et même certains Sages parmi les plus grands, s’imaginent des choses vaines et inconsistantes. Certains se sont figuré qu’il était possible de rester en exil sans aucun danger, aussi bien spirituel que matériel. Ils ont parlé contre l’aliya en terre d’Israël, en prétendant que c’était une terre vide de Thora. N’y avait-il pas en Europe et en Russie des centaines de milliers d’étudiants de Thora… ?

Et maintenant, où sont-ils tous ? Au début de la Shoah, le Rav de Beltz dit que tout allait rentrer dans l’ordre… Mais tout n’est pas rentré dans l’ordre ! Finalement, on réussit à faire sortir le Rabbi et à le faire monter en Israël, mais de très nombreux hassidim finirent dans la Shoah. Quand le Rabbi arriva en Israël, il alla voir le Rav Chalom Nathan Ra’anan, le gendre du Rav Kook, et lui dit :

“Vous nous avez dit de monter en terre d’Israël, et nous avons répondu qu’avant toute chose le peuple d’Israël devait faire techouva en exil, et que c’était seulement ensuite que nous monterions en état de sainteté dans la terre de la sainteté. Vous avez maintenu qu’il fallait monter aussi vite que possible en terre d’Israël, et c’est vous qui aviez raison, c’est nous qui avions tort. Nous étions frappés d’aveuglement, nous n’avons pas vu ce qui était en train de se passer…”

Voilà l’imaginaire de l’exil, fait tout d’aveuglement.