“Le mot ‘image’ se rapporte à la ‘forme naturelle’ [au sens aristotélicien], c’est-à-dire à la substance abstraite d’une chose, par quoi elle est qualifiée pour exister et devient ce qu’elle est ; ce qui constitue sa vérité, du fait qu’elle est cette existence-là. Chez l’homme, cette ‘substance’ constitue son intelligence, et c’est à cause de sa capacité intellectuelle qu’il est dit de lui : ‘À l’image de Dieu Il le créa’ [Genèse 1, 27]” [Rambam, Guide des Égarés 1, 1].
“L’homme atteint son achèvement véritable en accédant aux niveaux [les plus élevés] de la rationalité, c’est-à-dire à la capacité de concevoir des idées qui amènent à une vision véridique des sujets divins. Tel est le but ultime de l’homme, celui qui lui fait atteindre sa véritable perfection, qui n’appartient qu’à lui, et lui donne accès à l’éternité ; qui lui permet d’être véritablement ‘Adam’ [Ibid. 3, 54].
“La force vitale de tout être de chair est la forme que Dieu lui a donnée. La faculté supplémentaire de connaissance qui se trouve dans la force vitale de l’homme est sa forme [spécifique] ; il s’accomplit donc dans la connaissance. C’est à propos de cette forme qu’il est dit dans la Thora : ‘Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance’ [Genèse 1, 26]” [Rambam, Hilkhot Yessodé Hathora 4, 8].
“L’homme, avant d’avoir acquis la capacité de raisonner et de connaître, est semblable à une bête, et il ne se distingue des autres espèces animales que par la pensée, je veux dire par la pensée qui lui permet de se représenter des idées abstraites” [Rambam, Introduction à la Michna].
Rachi s’exprime de manière semblable dans son commentaire sur la Thora [Genèse 2, 7] :
“ ‘Dieu forma l’homme avec la poussière de la terre, Il insuffla dans ses narines une inspiration de vie, et l’homme devint un souffle de vie [= un être vivant]’ – même la bête domestique et l’animal sauvage sont appelés ‘souffle de vie’ ; mais le ‘souffle’ de l’homme est le plus vivant de tous, car il lui est ajouté la connaissance et la parole”.