Au sujet du lien permanent qui existe entre Israël et les nations, le Rav Yossef Karo écrit dans son livre Maguid Mécharim [section ‘Ékev, ‘Aval…’] :
“Le sens secret du verset ‘tu seras béni [d’entre tous les peuples]’ [Deutéronome 7, 14] est le suivant : ne dis pas que tu n’as pas besoin des peuples, car les peuples sont [pour toi] comme l’écorce du fruit, et sans écorce il ne peut pas y avoir de fruit. C’est pourquoi il est dit ‘tu seras béni’ : tu es entouré de tous les peuples comme l’arbre de son écorce, comme il est écrit : ‘d’entre tous les peuples’ ; et quand toi-même tu seras parfait, tous les mondes seront parfaits.
“C’est ce qui est dit dans la suite du verset : ‘il n’y aura pas chez toi d’homme ni de femme stérile’, c’est-à-dire : aussi bien du côté du donneur [le Saint-Béni-Soit-Il] que de celui du receveur [le peuple d’Israël], il n’y aura pas d’obstacle au flux des bénédictions, dans aucun domaine ; ‘ni parmi ton bétail’ ‒ chez les animaux non plus, il n’y aura pas d’obstacle à la bénédiction, car tous les mondes seront parfaits”.
Il résulte de tout cela que le peuple d’Israël ne peut exister sans les autres peuples, de même que le fruit ne peut exister sans son écorce. Il faut donc se garder de mépriser l’écorce, parce qu’elle est indispensable au fruit. [Dans le même ordre d’idées, le livre du Kouzari décrit la répartition des rôles entre le fruit et l’écorce ; voir par exemple 1, 47 ; 2, 14].
Les nations du monde sont comparées à l’écorce parce qu’elles sont chargées de l’économie, de la sécurité du monde, etc. Par exemple, l’enregistreur qui est sur mon bureau, les lunettes que je porte, la voiture que je conduis, rien de tout cela n’est produit en Israël. Nos avions de combat non plus ne sont pas produits en Israël, sauf certains accessoires et perfectionnements que nous leur apportons.
C’est ce que dit le prophète Isaïe à propos du monde futur :
“Des gens de l’extérieur seront là pour faire paître vos troupeaux, des fils d’étrangers seront vos laboureurs et vos vignerons” [Isaïe 61, 5].
Voir aussi dans Maamaré Haréïya, p. 306, le discours pour l’inauguration de la Mikhlala Ha’ivrit à Jérusalem.