[Le Rav Abraham Isaac Kook, père du Rav Tsvi Yéhouda, était cohen, et c’était le Grand de sa génération. Ici, l’allégorie fait allusion aux fioles d’huile d’olive pure portant le cachet du Grand-Prêtre, qui servaient à alimenter la ménorah du Temple. Au temps de Hanoukka, toutes les fioles avaient été souillées par les Grecs sauf une seule, qui suffit miraculeusement à l’éclairage de la ménorah pendant huit jours ‒ NdT.]
“Les peuples du monde ont souillé l’expression du judaïsme par leur contact, ils ont touché aux huiles saintes et ils les ont souillées, les pierres de l’autel saint ont été profanées, mais les secrets les plus intimes, ceux qui restent cachés, hors d’atteinte de tout contact étranger, ceux qui touchent à l’intériorité la plus profonde, ceux-là ont gardé leur sainteté. Certes des intrus sont venus profaner l’expression de ces secrets, mais leur intériorité profonde, âme de l’âme supérieure, reste gravée au plus secret de l’âme juive et n’en bougera jamais. Tout Juif, tant que les besoins et les aspirations de la collectivité lui tiennent à cœur, tant qu’il recherche fondamentalement le bien-être et la réussite de la nation d’Israël, même s’il ne sait pas exprimer avec des mots les trésors cachés de ses motivations, et même s’il se fourvoie dans ses actes et dans ses pensées, a au fond de lui le saint des saints”. [Orot – Les Lumières de la Résurrection § 63]
Les actes sont devenus impurs, les pensées et les qualités morales aussi, mais l’âme de la nation, qui est la base de tout, et qui est scellée du sceau du Grand-Prêtre, est restée intacte. En tout Juif il y a un côté du Grand-Prêtre, une âme intime que la profanation ne peut atteindre.