Note 1.33 – Les Sages d’Israël et la sainteté collective

Comment se peut-il que l’inspiration divine soit de même nature chez les grands Sages et dans le tout le peuple d’Israël, y-compris ses couches les moins élevées, celles qui sont composées des gens les plus simples ? C’est parce que l’âme de la nation est toujours plus grande que l’âme du juste, fût-il le plus grand. En effet : “Il n’y a aucun juste au monde qui arrive au talon de la collectivité d’Israël dans son ensemble”  [Orot Israël 9, 5], car son âme n’est qu’un reflet de l’âme de la nation.

Nous disons le Chabbat dans la prière du matin : “Par la bouche des hommes droits Tu seras élevé”. Puis on passe au niveau supérieur : “Par les lèvres des hommes justes Tu seras béni”. Puis au niveau supérieur : “Par la langue des hommes pieux tu seras sanctifié”. Et encore au niveau supérieur : “Parmi les hommes saints tu seras louangé”. Et enfin au-dessus de tous : “Et par les assemblées des myriades de la maison d’Israël…”.

C’est la raison pour laquelle les coutumes adoptées par la nation ont force de loi, comme on le voit chez le Rambam, Hilkhot Mamrim 1, 2 :

“Quiconque ne suit pas leurs instructions [celles des Sages] transgresse un interdit… qu’il s’agisse des leçons directes de leur enseignement, qui constitue la Thora orale, ou de ce qu’ils nous ont appris à partir des règles d’interprétation de la Thora, ou des dispositions qu’ils ont prises pour protéger l’observance de la Thora en tenant compte des besoins de l’époque, ce qui inclut les décrets, les amendements et les coutumes…”.

Un exemple d’une telle coutume est le port de la kippa :

“Le Gaon de Vilna écrit :

‘Il n’y a jamais eu aucun interdit à garder la tête découverte. C’est seulement en présence de Grands de la Thora ou au moment des prières qu’on a le devoir moral de se couvrir la tête, et aussi le reste de la journée pour les hommes saints qui se tiennent devant Dieu en permanence’ [Biour ha-Gra, Orah Haïm § 8, ‘Vé’oskin Bémélakhatan’].

“Mais aujourd’hui, porter la kippa est une obligation pour tout Israël parce que le peuple en a décidé ainsi !”      [Responsa Chéïlat Chlomo (III), § 7]