Comme il est rapporté à la fin du traité Ketoubot [112a] : “Rabbi Aba embrassait les rochers d’Acre”. Il n’embrassait pas la poussière du sol, dans laquelle on peut faire pousser des fruits et accomplir les mitsvot liées à la terre, mais uniquement les rochers, qui n’ont apparemment aucune valeur utile.
“Rabbi Ami et Rabbi Assi se levaient du soleil vers l’ombre, et de l’ombre vers soleil” [ibid. 112a-b]. Rachi explique : “Quand le soleil arrivait à l’endroit où ils étaient assis pour étudier et qu’il dardait sur eux, ils se levaient pour aller s’asseoir à l’ombre ; et à la saison froide, ils se levaient de l’ombre pour s’asseoir au soleil, pour ne jamais en venir à élever la voix sur le climat de la terre d’Israël”.
La Guemara poursuit : “Rabbi Haïa bar Gamda se roulait dans la terre selon ce qui est écrit : ‘Car tes serviteurs désirent ses pierres et ils chérissent sa terre’ [Psaumes 102, 15]” [Ketoubot 112b]. Rachi commente sur place : “Car ils désirent ses pierres et ils chérissent sa terre”. Il est très étonnant que Rachi dans son commentaire se contente de répéter les termes du verset sans rien y ajouter ! Le Gaon de Vilna explique ceci en disant qu’ils ne se sont pas roulés dans la terre de manière artificielle, pour accomplir techniquement la mitsva de la chérir, mais qu’ils l’ont fait de manière naturelle, poussés par un sentiment profond [et c’est pourquoi Rachi insiste là-dessus : ils désirent… et ils chérissent…].