Et ne dites pas: ‘Jusqu’à présent je ne vois pas tellement les lettres de l’âme du peuple d’Israël sur sa terre se révéler, ni grandir, ni briller ?!’… Il faut prendre patience ! Après la sortie d’Égypte au bout d’environ 200 ans, il a fallu quarante ans dans le désert pour guérir le peuple [Guide des Égarés 3, 24]. Alors à quoi doit-on s’attendre après 2000 ans d’exil ?! Est-il sensé de croire qu’une centaine d’années suffisent pour guérir un peuple qui a été exilé de sa terre pendant 2000 ans ? Le processus de guérison est lent, il exige patience et longueur de temps.
On raconte qu’un Juif américain vint voir notre maître le Rav Kook en se plaignant que le pays d’Israël était rempli de fauteurs et de pécheurs. Le Rav lui répondit :
“Tout le monde sait que dans une ville thermale réputée on trouve beaucoup de malades. Comment se peut-il que dans une ville dont la vocation est de guérir se trouvent autant de malades ? C’est que ces malades y viennent pour se guérir ! De même, dans un autre registre, de nombreux Juifs viennent en terre d’Israël pour se guérir. Et pendant ce temps, en d’autres lieux, les Juifs ne guérissent pas, mais ils meurent !”… [Voir ‘Chlocha Beeloul 1, § 95]
Dans une conversation avec l’Admor de Sadhora, notre maître le Rav Kook dit un jour :
“…Aux pécheurs qui sont incapables de faire techouva, il est certain que le Ciel ne donnera pas la possibilité de revenir ici. Si des fauteurs d’Israël sont effectivement revenus sans en être empêchés par le Ciel, c’est donc le signe qu’ils sont capables de faire techouva, comme l’a écrit le Hessed Leavraham [Source 3, Fleuve 12] : tout homme qui habite en terre d’Israël est appelé ‘Juste’, comme il est dit : ‘Les Justes hériteront de la Terre’ [Psaumes 37, 29]” [Rapporté dans le fascicule ‘Haraaïa Kook’ du Rav Chmouel Baroukh Schulman, p. 54].
En exil, on rencontre beaucoup de Juifs malades, et même morts spirituellement, au point qu’à chaque génération, ce sont des centaines de milliers, voire des millions qui disparaissent du peuple d’Israël ! Alors qu’ici, en Israël, nous guérissons, mais le processus de guérison prend du temps. Grâce à Dieu il y a aujourd’hui en Israël beaucoup de pureté et de sainteté, et l’étude de la Thora va en grandissant. Il y a énormément de yéchivot pleines d’élèves qui étudient assidûment. Mais certaines maladies sont encore nichées en nous, et elles sont en fait ‘l’héritage’ qui nous vient de l’exil. À côté de cela, il y a beaucoup d’excellentes choses que nous avons reçues ici, en terre d’Israël, et cela ne va qu’en s’amplifiant !
Question : Est-ce que le rejet de la foi ne s’est pas produit en Israël ?
Réponse : Le rejet de la foi s’est produit il y a environ 250 ans en exil ! C’est là-bas qu’il s’est produit. Ce n’est pas une maladie qui vient de la terre d’Israël, mais une maladie qui appartient au monde occidental et qui nous a ‘collé’ après (elle a d’ailleurs collé aussi au monde arabe). Cependant, auparavant en exil 80 % ‘jetaient la kippa’, et depuis la création de l’État d’Israël la tendance s’est inversée, et ils ne sont plus maintenant que 20 % à ‘jeter la kippa’…