Note 7.167 – La terre d’Israël, directement reliée à la Source de vie

À l’opposé, la réception de la lumière divine en exil n’est ni authentique, ni originelle, ni directe, mais elle est extérieure, copiée et déformée. Elle est marquée d’une certaine fausseté, car les Juifs qui habitent en-dehors d’Israël tirent leur force de vie des anges tutélaires des nations du monde, comme l’explique le Ramban dans son commentaire de la Thora sur le Lévitique [18, 25] :

“Ce secret réside dans les versets qui disent : 

‘Quand le Très-Haut attribua leur patrimoine aux nations, quand il sépara les descendants d’Adam, il fixa les frontières des peuples… que la part de l’Éternel est son peuple…’ [Deutéronome 32, 8-9].

“De quoi s’agit-il ? Dieu créa toute chose, et il mit la force des créatures d’en-bas dans les créatures d’en-haut. Il mit au-dessus de chaque peuple, habitant dans son pays et formant une nation, un astre déterminé, conformément à la science des astrologues. C’est ce qui est dit :

‘[Tu pourrais aussi porter tes regards vers le ciel et, voyant le soleil, la lune, les étoiles, toute la milice céleste, tu pourrais te laisser induire à te prosterner devant eux et à les adorer ;] or, c’est l’Éternel ton Dieu qui les a répartis entre tous les peuples vivant sous les cieux’ [Deutéronome 4, 19]. 

“Il leur assigna à tous des astres du ciel, et au-dessus d’eux il mit des anges ou princes tutélaires, selon ce qui est écrit :

‘Le prince du Royaume de Perse se tenait devant moi’ [Daniel 10, 13], 

‘Et voici le prince de la Grèce qui vient’ [Ibid. 20].

“Ces anges sont aussi appelés ‘rois’, comme il est écrit :

‘Et moi je restai là près des rois de la Perse’ [Ibid. 13].

“Or, l’Éternel est le Dieu suprême et le Seigneur suprême pour le monde entier, mais la terre d’Israël [a un statut particulier, elle] est le milieu du monde habité, et le patrimoine de l’Éternel assigné à son Nom. Il n’a mis sur elle aucune autorité tutélaire pour la garder et la diriger quand Il l’a donnée en héritage à son peuple, ceux qui font advenir l’unité de son Nom, les descendants de ses bien-aimés. C’est le sens de ses paroles :

‘Vous serez mon peuple, et Je serai votre Dieu’ [Jérémie 11, 4],

“…afin qu’il n’y ait avec vous aucun autre dieu. Il sanctifia le peuple qui habite sur sa terre par les lois sur les unions interdites, et par la multitude des mitsvot afin de le consacrer à son Nom, et c’est pourquoi Il dit : 

‘Vous garderez tous mes décrets et toutes mes lois, et vous les mettrez en pratique, et la terre [d’Israël] ne vous vomira pas’ [Lévitique 20, 22] ;

‘Il leur dit : vous hériterez de votre terre et Je vous la donnerai en héritage, Je suis l’Éternel votre Dieu, qui vous ai distingué des peuples’ [Ibid. 24]. 

“Il veut dire qu’Il nous a distingué de tous les peuples, à qui Il a donné des anges tutélaires et ‘d’autres dieux’, alors qu’à nous Il a donné la terre [d’Israël] pour être Lui, béni soit-Il, notre Dieu, et pour que nous soyons consacrés à son Nom”.

C’est pourquoi nos Sages ont dit que :

“Celui qui habite en-dehors de la terre [d’Israël]” – et même si c’est un Juif craignant Dieu – “c’est comme s’il était un idolâtre” [Ketoubot 110b],

…parce que sa spiritualité n’est que partielle, rétrécie et limitée, lui venant de manière détournée en passant par les peuples au sein desquels il habite. Cette spiritualité ne vient pas directement du Saint-Béni-Soit-Il, elle ne vient pas de cette…

“…terre sur laquelle veille l’Éternel ton Dieu, sur laquelle l’œil de ton Dieu est posé en permanence, du début de l’année jusqu’à la fin de l’année” [Deutéronome 11, 12]. 

Mais il en va autrement pour l’homme qui vit dans le désir de la terre d’Israël au point d’en être rempli complètement, comme nous l’avons vu dans la note 1.37.