De même que dans le corps de l’homme il y a des millions de cellules différentes et différenciées qui dérivent de la même cellule originelle, de sorte que dans chaque cellule se trouvent codifiés les caractères de toutes les cellules, de même en est-il pour les mitsvot de la Thora. Les mitsvot constituent comme une symphonie de notes, et il suffit qu’il manque une flûte pour jouer une petite note, et toute la symphonie est compromise car elle dépend de chacune des notes.
Le Rav écrit :
“Toutes les actions, toutes les mitsvot, toutes les coutumes, ne sont que des réceptacles qui contiennent toutes les étincelles de lumière particulières provenant de cette grande lumière d’en-haut, de sorte que l’intensité de lumière augmente selon la contenance des récipients, leur état de pureté, et la précision avec laquelle ils sont ajustés – de même que le rayonnement des idées dépend de la précision des termes employés pour les exprimer” [Ikvei Hatson, p. 124].
Le Rav Yaakov Moché Harlap écrit, à propos du livre de prières :
“…l’accomplissement des mitsvot, ce sont les doigts qui jouent les notes sur les cordes pour que leur sonorité accompagnant le chant donnent la plus belle musique. De là vient toute l’importance de la précision dans les mitsvot, la ‘zehirout’ [= ‘prudence’], la ‘zerizout’ [= le ‘zèle’], et la nécessité de les garder dans tous leurs détails, de manière méticuleuse et avec l’intention appropriée. Le but de tout cela est que le concert de l’existence soit jouée de la façon la plus précise, sans y enlever, ajouter ou échanger quoi que ce soit, car alors, l’existence toute entière sera un chant de louange à Dieu. Celui qui néglige la précision des mitsvot, soit dans la manière soit dans le moment de les accomplir, néglige la justesse du violon du monde, il fausse la musique et il détruit le cantique. Alors, la destination divine disparaît, et les louanges sont remplacés par des profanations…” [Mei Marom, chap. 13].
Le Rav dit aussi dans Orot Hatechouva :
“La techouva pratique a une valeur inestimable, pour redresser les actes comme l’exige la Thora et dans une absolue droiture. Elle est indispensable à tout mouvement d’élévation de l’âme de la collectivité ou de l’individu. L’essence de l’action embrasse, dans la plus petite de ses concrétisations, des foules d’idéaux et de vastes pensées qui lui donnent les moyens de se réaliser dans le monde et dans la vie. Et quand la réalisation est défectueuse, la puissance de tous les idéaux qui remplissent le monde leur est enlevée, car ils en sont dépendants de la même manière que l’immensité de l’éther qui se condense dans un seul atome matériel pour le faire exister dans sa forme concrète” [Orot Hatechouva 12, 6].
De même un fil de tsitsit, par exemple, a l’air d’une réalité bien mince, bien qu’une richesse infinie y soit amassée.
On peut remarquer que le Nom de Dieu se trouve caché dans toute mitsva, comme l’ont montré les exégètes, puisque les deux premières lettres ‘מצ’ du mot ‘מצוה’ [‘mitsva’], correspondent en ordre alphabétique inversé aux lettres ‘יה’ ; or, si l’on combine celles-ci avec les deux dernières lettres ‘וה’ du mot ‘מצוה’, on obtient ‘י,ה,ו,ה’, le tétragramme [voir le commentaire du Or Hahaïm sur Lévitique 18, 4].