Note 7.144 – La connaissance et la volonté

Le Rav parle de ‘lumière de vie’, puis de ‘connaissance’ et de ‘volonté’. Le mot ‘lumière’ est mis en parallèle avec le mot ‘connaissance’, et le mot ‘vie’ avec le mot ‘volonté’. L’âme est en effet porteuse de connaissance et de volonté (on voit que le Saint-Béni-Soit-il est la source de la volonté, comme par exemple dans le Psaume 145, 16“Tu ouvres ta main et tu rassasies tout être vivant de volonté”), puisque toute connaissance doit se révéler dans la volonté, faute de quoi elle reste lettre morte. C’est le rôle de la connaissance d’entraîner la volonté comme la locomotive entraîne les wagons. Si elle n’en a pas la force, c’est signe qu’il faut ‘rajouter du charbon’, autrement dit rajouter encore et encore des connaissances, jusqu’à ce que finalement l’intelligence mette en marche la volonté.

La connaissance claire entraîne la volonté, quand elle repose sur la bonne base. Plus le désir du bien devient clair, plus il se renforce. Plus il devient clair que le bien est vraiment le bien, plus la volonté se renforce. La force de la volonté rend les choses possibles. De là nous apprenons que la connaissance, la volonté et la capacité sont toujours liées ensemble, et que là où la connaissance est illimitée, la volonté est illimitée et la capacité est aussi sans limites.  [Orot Hakodech III, p. 87]

C’est la raison pour laquelle la première des Dix-Huit Bénédictions de la prière quotidienne est la bénédiction sur la connaissance : “Tu fais grâce à l’homme de la connaissance et Tu lui enseignes l’intelligence”, parce que la connaissance est à l’origine de tout. Le philosophe grec Socrate avait l’habitude de dire “qu’il n’y a pas de mauvais hommes mais seulement des hommes ignorants”, parce que si les hommes savaient, ils seraient bons…

Dans son introduction au livre ‘138 Conseils de Sagesse’, aussi surnommé ‘Derekh ‘Ets Haïm’, le Ramhal écrit que la connaissance a le pouvoir d’écarter le mauvais penchant : “La connaissance de la vérité renforce l’âme et en éloigne le mauvais penchant de manière évidente. Rien n’affaiblit l’âme devant le mauvais penchant autant qu’une connaissance déficiente. Et si la connaissance était vaste et bien établie dans le cœur des hommes, ils ne fauteraient jamais. Et plus encore, le mauvais penchant ne pourrait même pas s’approcher d’eux pour exercer son pouvoir, de même qu’il ne peut l’exercer sur les anges”.

Par exemple, chez l’homme normal il n’y a pas de penchant à tuer son prochain. Ce n’est pas que ce désir existe et doit être maîtrisé, il n’existe même pas, parce que tuer son prochain est une folie qui ne vient pas à l’esprit des gens sensés. C’est donc que la connaissance ne donne pas seulement à l’homme la force de surmonter le mal, mais qu’elle le fait même disparaître et l’annule complètement.