Tsoura / forme ; homer / matière.

On traduit habituellement le mot homer’ par ‘matière’, et le mot ‘tsoura’ par ‘forme’. Il faut toutefois savoir que la vision matérialiste qui imprègne la culture française peut nous amener naturellement à entendre homer vétsoura’ comme ‘le fond et la forme’, ce qui serait un contresens complet.

On le comprendra avec un exemple. Dieu a d’abord voulu qu’il y ait dans ce monde une capacité de brûler en dégageant de l’énergie, appelons cela la combustibilité, ceci est la tsoura, la forme. Et pour réaliser cette idée, Il a créé des combustibles tels que le pétrole, et c’est cela le homer. Autrement dit : le pétrole est la base matérielle qui réalise dans ce monde la combustibilité.

On voit donc que la tsoura est une qualité intérieure de nature spirituelle, alors que le homer est une concrétisation dans le monde matériel. Il faut souligner que ceci n’implique aucune connotation péjorative de la matière, bien au contraire : la tsoura prend sa source dans le homer et y puise sa force. Ainsi, nos Sages disent que la femme est homer par rapport à l’homme qui est sa tsoura. Cela veut dire que toute la richesse potentielle se trouve dans la femme, et que le rôle de l’homme consiste à la mettre en œuvre. De la même manière, la collectivité d’Israël est homer par rapport à Moché Rabbénou qui est sa tsoura, car toute la richesse potentielle se trouvait dans la collectivité d’Israël, et Moïse est celui qui a réussi à la mettre en œuvre grâce à sa personnalité. On dit qu’il compte autant que toute la communauté d’Israël, parce qu’il a réussi à atteindre une telle transparence qu’il a pu exprimer toute la potentialité de la collectivité d’Israël.