Toute vie prend sa source dans le Divin. C’est un même flux de rayonnement divin qui se manifeste à trois niveaux :
1 – Le ‘nefech’ / ‘âme individuelle’ est le niveau le plus élémentaire et le plus proche du corps, comme il est dit :
“Le sang, c’est le ‘néfech’” [Deutéronome 12, 33].
Cela inclut la vie biologique, physiologique et psychique. C’est un niveau de vitalité qui n’est pas spécifique à l’homme, on le trouve aussi chez les autres êtres vivants.
2 – Le ‘rouah’ / ‘esprit’ se manifeste par la capacité d’abstraction, c’est la dimension intellectuelle de la spiritualité. Seul l’être humain a cette aptitude, et en hébreu l’expression ‘mad’ei harouah’ signifie les ‘sciences de l’esprit’, en français : les ‘humanités’.
3 – Au niveau supérieur, la ‘nechama’ / ‘âme’ (collective ou générale) est la vitalité qui se trouve dans l’être. C’est en particulier celle du collectif national éternel d’Israël, présente de manière innée dans tout individu du peuple d’Israël, que chacun reflète selon sa coloration propre, et qui donne à tous la capacité de s’élever au niveau de la prophétie. On parle aussi de ‘nichmat ha’olam’ ou de ‘nichmat ha’olamim’, pour désigner la vitalité divine présente dans toute catégorie d’existence supérieure, autrement dit la volonté divine qui s’y révèle.
4 – Cependant, ces distinctions ne sont appliquées de manière rigoureuse que lorsque les trois termes de ‘nefech’, ‘rouah’ et ‘nechama’ sont employés simultanément dans le même texte. Sinon, il arrive qu’on trouve le mot ‘nechama’ à la place de ‘nefech’ pour signifier la vitalité individuelle. Lorsque ce cas se présente dans Orot, nous traduisons simplement par ‘âme’, sans ajout ni renvoi au lexique.