1 – La ‘hakara’ signifie qu’on a pris conscience de l’existence de quelque chose, qu’on peut identifier et répertorier. La racine hébraïque du mot est ‘nekhar’, qui désigne ce qui est étranger. La hakara est une première rencontre avec une réalité étrangère, qui en génère une première approche encore superficielle.
2 – La ‘hokhma’ désigne une somme de connaissances organisées, utilisables pour répondre aux questions que l’homme se pose. C’est la matière première sur laquelle va travailler la ‘bina’, qui est est l’intelligence déductive, celle du raisonnement, de la discussion et du ‘pilpoul’. La connaissance obtenue par la hokhma est la bina peut être pertinente, mais elle n’est cependant pas vécue.
3 – Le ‘da’at’ est le niveau de connaissance le plus intime, et la Thora nous dit qu’Adam a connu Ève sa femme en employant la même racine hébraïque ‘yada’’. Il ne s’agit pas seulement d’emmagasiner des données en mémoire, mais d’être en adhésion totale avec ces données. Les efforts persévérants pour comprendre le monde au moyen de la hokhma et de la bina peuvent nous amener, avec l’aide de Dieu qui “nous fait grâce du da’at” [prière des Dix-huit Bénédictions], à une sorte de familiarité intime avec la connaissance divine. Le da’at a la dimension du vécu.
4 – Le ‘da’at haThora’ se construit comme la ‘dvékout haChem’, et elle en est un aspect : de même qu’on accède à la proximité de Dieu en forgeant sa personnalité à la ressemblance des vertus divines, on accède à la proximité de la sagesse divine en formant sa pensée dans le moule de la pensée divine, qui se manifeste dans la Thora. Et en effet, l’homme créé à l’image de Dieu a la capacité de lui ressembler dans ces deux domaines, celui de l’intelligence et celui de la moralité.