L’étude de la émouna

La émouna, en tant que vitalité divine, existe spontanément chez l’homme. Ce qu’il en fait dépend de son libre arbitre, mais aussi de la compréhension qu’il a de sa relation au Créateur. Et il y a un danger réel que cette vitalité divine, mal comprise et mal employée, se dévoie au point de prendre des formes monstrueuses, comme on l’a vu malheureusement à de multiples reprises quand des religions, ou des utopies qui en tenaient lieu, semèrent la terreur et la mort dans l’humanité entière. C’est pourquoi cette source vitale, identifiée comme divine, doit être comprise aussi profondément que possible, afin d’éviter les contresens et les fausses routes. Tel est le but de l’étude de la émouna, qui doit obligatoirement constituer la base de toute formation religieuse et en orienter constamment la mise en pratique. On peut citer à ce propos la formule célèbre d’un philosophe français : “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme” pour l’appliquer tout aussi bien à l’étude religieuse du peuple d’Israël. L’étude seulement technique de la halakha, sans approfondissement de la relation à Dieu et à son projet, risque de conduire à une déconnexion entre le Divin et le monde réel, source d’erreurs fondamentales et de discrédit pour le judaïsme.