5.2.b- “D’autant plus aimé que cela lui est connu”


En même temps, il est important que cette valeur-là, cet amour-là, soit connu, que l’homme sache quel est son niveau. Cette connaissance ne s’entend pas comme simplement informative, avoir connaissance du fait que l’homme est ‘à l’image de Dieu’, mais elle doit se comprendre comme un lien d’importance vitale, à l’exemple du verset :

Et l’homme connut Ève sa femme.  [Genèse 4, 1]

…qui indique la liaison et l’attachement les plus forts, quand tout le cours de la pensée et de la vie de l’homme en est imprégné.

Alors, quand l’‘image de Dieu’ se reconnaît dans le cours de la pensée et de la vie de l’homme, il lui revient un ‘surplus d’amour’, il est aimé doublement : il y a l’amour intrinsèque, la valeur absolue et inaltérable d’être un homme à l’image de Dieu, et il y a la possibilité d’y ajouter un supplément et de s’élever indéfiniment, c’est un ‘surplus d’amour’.

Ce supplément dépend de l’homme, de son libre choix, de la mesure dans laquelle son essence [divine] lui est connue et où il se comporte en conséquence. Le fait d’être ‘à l’image de Dieu’ est la valeur absolue objective et divine de sa personnalité. Quant au supplément d’élévation qu’il atteint par sa manière de servir Dieu, c’est le côté subjectif, relatif et humain de sa personnalité. Le premier côté est une segoula, valeur absolue de l’être profond qui ne dépend pas de l’usage qui en est fait ni de la manière dont elle se révèle, et le second est le libre choix, la valeur qui se dévoile en conséquence de l’effort.


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